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La BAD accompagne la Côte d’Ivoire face aux inondations

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Parce que les données météorologiques sont essentielles pour aider les autorités à se préparer face aux inondations, la BAD a aidé la Côte d’Ivoire à se doter de systèmes d’alerte précoce. Ces systèmes ont permis la création d’une plateforme interministérielle et multisectorielle de gestion des risques de catastrophe.

Face aux pluies torrentielles et aux crues soudaines, qui ont provoqué des inondations dans certaines parties d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, la Banque africaine de développement a apporté un soutien aux autorités pour les aider dans le recueil de données météorologiques indispensables pour mieux se préparer face à de telles catastrophes. Si de mai à juillet les fortes pluies ne sont pas inhabituelles à Abidjan, le volume considérable de précipitations récemment enregistré a, en revanche, provoqué d’importants dégâts. L’eau a atteint une hauteur équivalente à la moitié de celle d’une fourgonnette-taxi, laissant la métropole démunie et dans l’incapacité de réagir.

Selon le directeur des services météorologiques de la Côte d’Ivoire au sein de l’agence nationale SODEXAM, Daouda Konaté, certaines zones ont connu les plus fortes pluies observées depuis plusieurs décennies. « Dans les quartiers d’Abobo et de Cocody, les communautés ont subi les niveaux de précipitations les plus élevés enregistrés au cours des 45 dernières années », affirme Douada Konaté. Mis en place en 2014, le processus de renforcement des systèmes d’alerte précoce a permis la création d’une plateforme interministérielle et multisectorielle de gestion des risques de catastrophe, regroupant une cinquantaine de fonctionnaires de divers ministères et organismes publics, districts et départements, de l’Assemblée nationale et des ONG intervenant dans des situations d’urgence.

Inondation à Abidjan : à qui la faute ? (1)

En 2018, la Banque africaine de développement a fourni une subvention de 480 000 euros par le biais du fonds « ClimDev » pour aider la Côte d’Ivoire à remettre sur pied ses services d’informations climatiques et météorologiques et renforcer ses capacités de préparation face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Cette subvention a permis l’acquisition de six stations météorologiques automatiques qui recueillent les données pluviométriques et les transmettent à la SODEXAM, où des spécialistes se chargent de leur traitement grâce à des ordinateurs ultraperformants afin de produire des rapports météorologiques en temps réel, de même que des bulletins d’alerte en cas de risque d’inondation afin que ceux-ci soient diffusés via la plateforme.

Placée sous la coordination du ministère de l’Environnement et du Développement durable, cette plateforme exploite les données pour développer des modèles permettant de prévoir les conditions météorologiques en temps réel. Dès qu’un phénomène météorologique aux conséquences catastrophiques menace Abidjan, la plateforme entre en action en envoyant une alerte par courriel passant par différents canaux, notamment une liste de diffusion comprenant 200 journalistes, en plus des comptes de la SODEXAM sur les médias sociaux.

Abidjan sous les eaux

Toutes les alertes, jusqu’à un niveau orange, sont émises par l’intermédiaire des offices nationaux de diffusion des informations. Lorsque les phénomènes météorologiques atteignent une cote d’alerte supérieure à l’orange, la plateforme fait remonter les informations au gouvernement, qui est le seul habilité à décréter une alerte de niveau rouge et à ordonner la suspension des services, y compris les transports.

En sa qualité de président de l’Association régionale Afrique de l’Organisation météorologique mondiale, Daouda Konate souhaiterait voir le continent renforcer ses capacités en matière de modélisation des données et limiter sa dépendance vis-à-vis de modèles conçus pour l’Europe. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’investir davantage dans les antennes, qui recueillent et analysent les données pour l’Afrique, afin, selon lui, de produire des prévisions météorologiques spécifiques à l’Afrique.

Source CERCOM BAD

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