L'actualité ivoirienne sans coloration politique

Santé : 365 jours marqués par le coronavirus

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La Côte d’Ivoire comme tous les pays du monde a eu une actualité marquée par la pandémie du coronavirus. Entre efforts de lutte, grève du personnel de santé et prolifération des fake-news autour de la maladie, les populations ont commencé de plus en plus à ignorer la présence de la Covid-19.

C’est le mercredi 11 mars 2020 que la Côte d’Ivoire annonce son premier cas de coronavirus. Il s’agissait d’une personne ayant séjourné en Italie. Les sources officielles parlent d’un homme de 45 ans de nationalité ivoirienne. « Le malade a rapidement été pris en charge au CHU de Treichville. Son état clinique est stable et rassurant. Les contacts ont été identifiés et font l’objet d’un suivi », avait précisé le ministre ivoirien de la santé Aka Aouélé dans un communiqué. Un cas confirmé qui fait suite à un test négatif sur un premier voyageur venu de Chine en janvier. Rapidement, les autorités sanitaires vont mettre en place un plan de riposte qui se matérialise par une campagne de sensibilisation et l’ouverture de centres de quarantaine. Mais très un vite un scandale éclate.

Des ivoiriens venus de l’extérieur et taxés d’être dans les bonnes grâce du régime d’Abidjan vont se soustraire à l’obligation de la quarantaine et regagner royalement leurs domiciles. Parmi ces ivoiriens « d’en haut » figure l’ancien président de la Fédération Ivoirienne de Football, Jacques Anouma, l’international ivoirien Max Alain Gradel, l’épouse de l’artiste A’salfo et ses enfants et même certains ministres du gouvernement. Ceux qui étaient censés donner l’exemple sont ceux qui se sont soustraits à ce dispositif pourtant obligatoire. La première crise de confiance s’installe et elle sera suivi par la destruction d’un centre de quarantaine à Yopougon. Les cas de coronavirus par contre n’ont cessé de croître au fil des jours dans un pays dont le système de santé reste lui-même malade.

La crainte du coronavirus va pousser les autorités ivoiriennes à jouer franc jeu en indiquant pour la première fois les chiffres relatifs à la capacité d’accueil des hôpitaux ivoiriens. Comme de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire ne saurait faire face à une vague meurtrière de la maladie. Heureusement que l’Afrique reste le continent le moins touché par la maladie et les tentatives pour l’expliquer ont parfois viré à la promotion de thèses racistes.

2020 : Covid-19 et fake-news

Quand lors d’un meeting le président Alassane Ouattara se surprend à dire non loin d’un micro « on s’en fout de corona », il extériorise sans doute ce que de nombreux ivoiriens pensent réellement de cette maladie. Dans les rues d’Abidjan et malgré les 21.942 cas confirmés et 133 décès, le port du masque et les mesures de distanciation sociale ne semble intéresser qu’une petite partie de la population. Les fausses informations autour de la Covid-19 ont fini par devenir vérité.

Des phrases comme « c’est juste une forme de paludisme », « c’est une maladie politique », « ils ont fait ça pour avoir de l’argent », « tu as déjà vu quelqu’un qui a le corona » ou encore « Bill Gate veut vous contrôler avec son vaccin » sont devenues parole d’évangile. Ce relâchement au sein de la population ne freine pas pour autant la volonté du Gouvernement de prendre les mesures qu’il faut pour briser la chaîne de transmission. Ainsi, comme un cadeau de fin d’année, le Gouvernement annonce qu’en avril 2021 un vaccin anti-Covid-19 sera administré gratuitement à quelques cinq millions de personne grâce à l’initiative internationale Covax. Une bonne nouvelle pour les uns, une mauvaise pour les autres…car avant même son arrivée en Côte d’Ivoire, le vaccin anti-Covid-19 est déjà victime d’une vague de fake-news.

Traoré Bakary

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