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Politique forestière et Initiative cacao : la société civile ivoirienne en vigie

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Un atelier de renforcement des capacités de la société sur les politiques forestières et l’initiative cacao en Côte d’Ivoire s’est déroulé les 26 et 27 juillet 2018 au siège du GIZ à Abidjan-Cocody.

Outiller les organisations de la société afin qu’elles mieux défendre leur position et celles des communautés dans ces processus en cours. Cet atelier, organisé par le Groupe national de travail sur la gestion durable et la certification forestière en Côte d’Ivoire (GNTCI), la Coopération technique allemande (GIZ) et Green commodities programme (GCP) du PNUD, avait pour objectif de donner une meilleure compréhension des orientations de la nouvelle politique forestière et de l’initiative cacao en Côte d’Ivoire.

Pour le Pr Aïdara Daouda, président du Gntci, la participation inclusive de toutes les parties va « contribuer à la préservation de ce qui nous reste de notre forêt ». « Il faut que la société civile soit impliquée parce que les institutions étatiques à elles seules ne suffisent plus pour protéger et préserver la forêt », estime-t-il.

Yanek Decleire, conseiller principal au GIZ, conseiller technique Flegt auprès du ministère en charge des forêts, ajoute que ces discussions permettront à la société civile d’apporter ses contributions aux réflexions en cours sur les « stratégies qui sont envisagées pour redorer l’image de cette forêt et (…) relever ce défi de passer de 11% de territoire couvert [par la forêt] à 20% ».

Le capitaine Sylla Cheick Tidiane, point focal Apv Flegt au ministère des Eaux et forêts, a rappelé que la politique forestière adoptée le 23 mai 2018 par le gouvernement a pour objectif de préserver la biodiversité, de créer un climat favorable au activités agricoles et socio-économiques et de permettre à la Côte d’Ivoire de respecter ses engagements internationaux de lutte contre le changement climatique.

Cette politique s’articule autour de six grands axes qui concernent notamment la réforme du dispositif légal et réglementaire, la protection des forêts classées conservées à plus 75%, le réaménagement de celles dégradées à 75% et le développement de l’agroforesterie dans le domaine rural.

Ces forêts classées ont été classifiées en 3 catégories. Celles conservées à plus de 75% (donc dégradées à moins de 25%), celles dont le taux de dégradation est compris entre 25 et 75% et les forêts classées dégradées à plus 75%. Dans cette dernière catégorie, 66 forêts classées d’une superficie de 1,9 million d’hectares sur les 234 forêts classées pourraient être concernées.

Celles-ci seront réaménagées en agro-forêts. L’objectif, a rappelé Sylla Cheick Tidiane, est de « faire cohabiter l’agriculture avec la forêt dans une approche pérenne ». « Comment cela va se faire ? C’est la stratégie qui va définir cela », explique l’ingénieur des Eaux et forêts. Cette stratégie qui couvre les 10 prochaines années est en cours d’élaboration.

Quant à l’initiative cacao et forêts, elle a été présentée aux participants venus d’Abidjan et de l’intérieur du pays par Jean-Paul Aka, consultant Green commodities programme (GCP) du Pnud. C’est un engagement pris par la Côte d’Ivoire à l’occasion de la Cop 23 en 2017 pour mettre fin à la déforestation due à la production de cacao.

Après cet atelier, une campagne de sensibilisation et de consultation des populations à la base dans les différentes régions forestières du pays sera initiée par le Gntci en partenariat avec les plateformes Oiren, Ferread et Ufemci. Les propositions recueillies permettront à la société civile d’élaborer une note de position qu’elle va défendre dans les réflexions en cours sur la politique forestière et l’initiative cacao.

Anderson Diédri

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