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Trafic d’ivoire : un grand réseau démantelé

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L’orage de la répression continue de s’abattre sur le clan des trafiquants d’espèces protégées. Le Projet EAGLE Côte d’Ivoire vient de nouveau de mettre hors d’état de nuire les membres d’un réseau de trafiquants d’ivoire.

La capture des éléments du réseau de trafiquants est le fruit d’une longue période d’écoute téléphonique et de patiente investigation. Un des trafiquants ignorant être sur écoute va vendre la mèche d’une transaction qui devrait avoir lieu devant une résidence dans la commune de Koumassi indique Capitaine Timothé, l’homme conduisant les opérations. Fort des renseignements glanés lors de cette écoute téléphonique, des unités spécialisées dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées composées d’éléments du Ministère des eaux et forêts, et de l’UCT (Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée) avec l’assistance technique du Projet EAGLE Côte d’Ivoire ont interpelé quatre trafiquants dont trois pris sur le théâtre des opérations.

Ces individus ont été appréhendés au moment où ils s’apprêtaient à procéder à la transaction au quartier Remblais dans la commune de Koumassi. Cette opération a permis aux forces de l’ordre de mettre la main sur une saisie importante. C’est un butin composé de 55 kg d’ivoire que les trafiquants viennent de perdre. Il s’agit d’un record de saisie pour le pays ! Deux impressionnantes défenses mesurant 1 m 60 chacune au moins provenant d’un éléphant géant que l’on trouve uniquement dans les savanes de l’Afrique australe d’après les spécialistes.

Ainsi, six perquisitions ont eu lieu aux domiciles des personnes interpellées. Le Capitaine Thimothée, Chef de l’opération et ses hommes ont procédé à plusieurs fouilles minutieuses à Koumassi grande mosquée et à Koumassi remblais, chez un des cerveaux de la bande qui s’avère être un sergent de la douane ! C’est d’ailleurs son propre véhicule qui transportait les ivoires sur le lieu de la transaction. Il était en service à l’aéroport Félix Houphouët Boigny et a déserté son poste afin de prendre part à la vente qui devrait avoir lieu. Selon l’agent de douane indélicat, il serait venu prêter main forte à son cousin qui est en réalité le propriétaire des ivoires. Au-delà, il a souligné lors de son interrogatoire qu’il ignorait la présence de l’objet de la transaction (les ivoires) à l’arrière de son véhicule.

Toutes ces informations ont été transmises à qui de droit par le Capitaine Thimothé, Chef de l’opération et ont visiblement permis d’avancer dans les enquêtes post-arrestation. Poussant le bouchon plus loin, les enquêteurs ont retrouvé chez le douanier, des documents bancaires avec des transactions douteuses. Les informations recueillies vont orienter les hommes du Capitaine Thimoté sur la commune commerçante Treichville. Grande fut la surprise de l’unité quand elle découvre avec stupeur 46 queues d’éléphants chez un pseudo-sculpteur ! C’est la plus grande saisie de queues d’éléphants jamais réalisée en Côte d’Ivoire.  Ce chiffre qui donne froid dans le dos témoigne de l’ampleur du massacre perpétré par ce réseau de trafiquants arrêtés.

Les queues d’éléphant saisies à Treichville

D’après le Projet EAGLE Côte d’Ivoire, spécialisée dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées, les queues d’éléphants sont destinées à fabriquer des bracelets poil homme. Chaque bracelet est vendu à plus de 2000 euros sur le marché noir, soit 1 million 300 mille Fcfa. Toujours au domicile du prétendu sculpteur, cent huit (108) différents objets en ivoire ont été saisis. A cette prise s’ajoute d’autres objets réalisés avec des parties d’espèces partiellement protégées. Le maître des lieux a été conduit au poste pour qu’il puisse éclairer les autorités sur l’origine de tous ces objets trouvés chez lui. Les dernières perquisitions se sont déroulées à Locodjro à Abobodoumé chez deux des quatre individus arrêtés. Dans ce nouveau repère, ce sont des documents bancaires avec de fortes transactions qui ont été saisis ; chose qui démontre l’existence d’un commerce illicite et bien rémunérateur. Les trafiquants arrêtés sont essentiellement de nationalité ivoirienne (2) et guinéenne (2).

Tout ce petit monde qui s’enrichissait grâce au trafic des espèces protégées a été conduits dans les locaux de l’UCT, où ils sont en train d’être auditionnés afin d’établir la responsabilité de chacun. Après les premières écoutes, les ivoires proviendraient de l’Afrique de l’Est avant d’atterrir en Côte d’ivoire via la Guinée Conakry. Après une semaine de garde à vue dans les locaux de l’UCT, ils ont été transférés ce Mardi 7 novembre 2017 autour de 10 h au parquet d’Abidjan où ils seront jugés. Car rappelons-le, le commerce illicite du trafic d’espèces protégées est interdit par la loi n°65-255 du 04 Août 1965, modifiée et complétée par la loi n°94-442 du 16 Août 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.

Toujours en s’appuyant sur cette loi, les trafiquants s’ils sont reconnus coupables risquent une peine d’emprisonnement ferme de deux mois à 1 an avec une amende modeste de 3000 à 300.000 FCFA. Cette nouvelle arrestation intervient au moment où le Ministère des eaux et forêts, assisté de grands experts environnementaux sont en train de réfléchir à mettre en placeur un durcissement de la présente loi faunique de sorte à freiner les ardeurs cupides des trafiquants. Elle pourrait passer d’un an maximum à 7 ans maximum d’emprisonnement d’après les experts environnementaux.

La Rédaction (Source SERCOM Projet EAGLE Côte d’Ivoire)

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