La pollution plastique dans les océans est un problème environnemental qui menace l’existence de milliers d’espèces marines et la santé des consommateurs de ces espaces marines.
Les dernières statistiques d’ONU Environnement indiquent que chaque année, le monde utilise environ 500 milliards de sacs plastiques à usage unique, majoritairement jetables. Au-delà des décharges et autres dépotoirs sauvages qui les accueillent, ces sacs plastiques finissent dans les systèmes de canalisation, les égouts et des petits cours d’eau. Charriés par les pluies, les courants, les vents, les eaux usées, ce plastique termine sa course dans les lagunes et quelques centaines de mètre plus loin dans les océans.
Au moins 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, l’équivalent d’un camion à ordures chaque minute. Pneus usés, sacs plastiques, bidons et bouteilles, récipients…ce plastique se retrouve dans les océans sous toutes les formes. Les raisons principales sont entre autres la non collecte, le non recyclage des déchets plastiques. A la négligence humaine s’ajoute les catastrophes composées des crues, des tsunamis et des glissements de terrain.
D’ici à 2050, les experts environnementaux de l’ONU soutiennent que la masse de plastique dans les océans pourrait conduire à la formation d’un continent. Mais le point le plus important dans cette pollution marine à grande échelle est la menace qu’elle représente pour les espèces marines en voie d’extinction. On les estime à 1400 et parmi elles, des espèces aquatiques protégées tels les dauphins, les tortues marines, les requins marteaux, les baleines bleues…
« Désormais nous devons faire la part belle à l’action…le Gouvernement, la BAD, et l’ONU Environnement seuls… nous n’y arriveront pas. C’est ensemble que nous gagnerons le combat contre la pollution plastique », a indiqué Anne Ouloto, Ministre de l’environnement et de la salubrité publique à l’occasion de la journée mondiale de l’océan célébré le 8 juin. Dans les océans, le plastique empêche les animaux d’esquisser le moindre mouvement et de respirer normalement lorsqu’ils y sont pris au piège.
« Lorsque j’ai navigué avec Sea Shepherd, notamment lors de l’Opération Milagro en océan sous-marine… il m’est arrivé de retrouver une tortue marine avec une paille de 15 cm enfoncée dans la narine », raconte Julien Wosnitza, auteur du livre ‘Pourquoi tout va s’effondrer’. Le plastique est une cause de mortalité assez importante chez les animaux marins.
Les ONG estiment à 100.000 le nombre de mammifères marins et à un million celui des oiseaux qui meurent chaque année par étranglement ou étouffement à travers le monde.
« Les oiseaux de mer piquent les morceaux de plastique flottants, et les tortues les confondent avec leurs aliments préférés, la méduse » explique Julien Wosnitza.
Une mobilisation nationale
Pour lutter efficacement contre la pollution plastique, la Côte d’Ivoire a pris un certain nombre de mesure. D’abord en mettant en place l’Agence de gestion des déchets de Côte d’Ivoire (ANAGED). Sa mission principale est de collecter et de valoriser les déchets de façon responsable afin de les éliminer durablement. Au-delà, ANAGED s’occupe de nettoyer les régions et communes ivoiriennes. Un code de l’environnement a été également adopté.
Concernant la pollution plastique, le décret N°2013-327 du 22 mai 2013 a été adopté. Il porte interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques. L’Etat ivoirien interdit toute fabrication, commercialisation, tout déversement, tout rejet de sachets plastiques dans les rues, tout abandon dans eaux maritimes, lagunaires, fluviales de de déchets plastiques. Dans l’article 8 du présent décret, toute entreprise ; ou personne, ne respectant pas son règlement, pourra être sanctionné jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et jusqu’à 1 million de francs CFA d’amende.
Cependant, force est de constater que les sachets plastiques sont encore vendus, utilisés pour le conditionnement de l’eau minérale et la vente des denrées alimentaires sur les marchés à travers le pays.
Mieux organiser la lutte contre la pollution plastique
Comment combattre cette pollution plastique omniprésente ? Tout part de la sensibilisation selon les ONG environnementales. Il faut d’abord éveiller les consciences en exhortant chaque citoyen du monde à dépolluer les océans par le nettoyage des plages. En amont, il s’agit d’éviter une surconsommation du plastique en privilégiant par exemple les sacs réutilisables.
L’autre solution – et de loin la plus durable – est d’éviter que la pollution plastique ne devienne insurmontable pour la faune marine. Les entreprises doivent s’engager à produire du plastique biodégradable. Rien qu’une bouteille traditionnelle en plastique met en moyenne 400 ans pour se dégrader. Produire plus de plastique biodégradable, c’est garantir que moins de plastique nocif aux espèces marines atterrisse dans les océans.
SUY Kahofi
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