A quatre jours des premières élections sénatoriales ivoiriennes, 17 partis politiques issus de l’opposition ont désavoué la Commission Electorale Indépendante (CEI) ; lui retirant leur confiance. L’opposition ivoirienne estime que l’institution chargée de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire ‘roule’ pour le pouvoir.
« Les partis de l’opposition respectueux de l’Etat de droit et surtout des décisions de justice, retirent officiellement leur confiance et leur caution à la Commission électorale indépendante, ainsi qu’à tous les Commissaires y compris ceux qui siègent pour le compte des partis de l’opposition ».
Cet extrait de la déclaration des partis d’opposition lue par Ouattara Gnonzié, président du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP), témoigne de la volonté des signataires de tourner le dos à la Commission Electorale Indépendante (CEI). Réunis au siège du RPP, les partis politiques sont revenus notamment sur le non-respect par le Régime d’Abidjan « de l’arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) relatif à la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire ».
« Le refus du gouvernement d’appliquer l’arrêt de la Cour pour modifier les textes de la CEI, enlève désormais à celle-ci toute légitimité et tout fondement juridique pour exercer sa mission », indique l’opposition.
Saisie par l’ONG Action pour la protection des droits de l’homme (APDH), la CADHP a indiqué que la composition de la Commission Electorale Indépendante « viole le droit à l’égalité de tous devant la loi, ainsi que le droit d’avoir un organe électoral national indépendant et impartial, chargé de la gestion des élections, prévus par les articles 10 (3) et 17 (1) de la Charte africaine sur les élections ».
Le refus de reformer la CEI et de promouvoir un dialogue politique constructif sonne pour l’opposition comme une volonté du Chef de l’Etat Ivoirien d’accomplir un dessein personnel, celui d’implanter en Côte d’Ivoire un « nouveau parti unique fort ».
Depuis ce week-end, l’opposition maintient la pression sur le pouvoir criant son mécontentement face à la conduite d’un processus électoral qualifié de très peu transparent. Ce samedi 17 mars 2018 lors d’un meeting à Yopougon, la plateforme d’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) a appelé à une marche pacifique le jeudi 22 mars 2018 « pour exiger la réforme de la CEI aux ordres ».
SUY Kahofi
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