Economie

20.000 tonnes de caoutchouc bloquées dans les ports

La filière hévéa vit une crise liée au blocage des exportations du caoutchouc ivoirien. Plus de 20.000 tonnes de produits sont stockées dans les ports d’Abidjan et de San Pedro.

La Côte d’Ivoire produit 60% du caoutchouc d’Afrique, se positionnant au rang de premier producteur avec 603.000 tonnes en 2017 contre 468.000 en 2016. Le pays occupe la septième place des producteurs de caoutchouc au plan mondial et prévoit de faire grimper à 720.000 tonnes sa production en 2018. D’ici 2020, les acteurs de la filière veulent faire croitre la production ivoirienne de 20% par an. En dépit de cette hausse, les revenus individuels des producteurs baissent en raison du prix bord champ de l’hévéa.

Les paysans se plaignent de la chute des prix et des surtaxes imposées par l’Etat. C’est dans ce contexte, que les acteurs de la filière doivent faire face à une crise liée à l’exportation du caoutchouc. Plus de 20.000 tonnes de produit sont actuellement stockées dans les ports d’Abidjan et de San-Pedro. L’Association des Exportateurs du Caoutchouc Naturel de Côte d’Ivoire (AEXCI) s’inquiète de cette situation surtout que le manque à gagner est assez important pour toute la filière.

On l’estime à 200 millions de F CFA pour les exportateurs et près de 655 millions de F CFA pour les armateurs. Concernant les raisons du blocage des exportations, l’AEXCI se désole de la décision de certains armateurs de ‘boycotter’ le caoutchouc.

« Les armateurs expliquent que le caoutchouc est trop humide et son transport pose problème dans les bateaux. Ils soutiennent que le produit sali les bateaux et peut contaminer d’autres produits consommables » indique Samuel Espérance Mobio, le président de l’AEXCI.

Les producteurs s’inquiètent de la décision des armateurs de ne pas transporter le caoutchouc car les récoltes d’hévéa risquent de s’accumuler. Si cette production n’est pas conserver dans de bonnes conditions, les pertes risquent de faire baisser toute la production nationale et plonger la filière dans une crise plus importante. Avec le caoutchouc qui s’accumule dans les ports, l’AEXCI à ne peut donc plus acheter le caoutchouc chez les producteurs pour l’acheminer vers l’extérieur.

« Près de 50.000 tonnes de produits étaient bloqués, ils restent à ce jour 20.000 tonnes. Les armateurs avaient promis que ce produit devait être transporté cette semaine mais rien n’est fait » se désole Samuel Espérance Mobio. L’Association des Exportateurs du Caoutchouc Naturel de Côte d’Ivoire (AEXCI) veut œuvrer à rassurer les armateurs. Elle entend renforcer le dispositif de conservation du caoutchouc afin de proposer in fine un produit qui peut être exporter sans crainte.

Ebony T. Christian

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