À l’occasion du traditionnel discours à la Nation la veille de la commémoration du 57ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire prononcé ce dimanche 6 août 2017, le président ivoirien Alassane Ouattara a évoqué la problématique question de l’élection présidentielle de 2020 qui mine le camp au pouvoir. Il n’a toutefois pas clarifié son propre cas, soit l’éventualité d’un troisième mandat.
Stop ou encore ? Incertitude ! Alors qu’il assurait perinde ac cadaver en janvier 2016 à Guiglo devant la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf qu’il n’avait pas « besoin de changer les lois pour un troisième mandat » en plein débat sur la modification de la constitution, c’est désormais le flou absolu.
En ouvrant ouvertement – pour la première fois depuis que cette question agite le RHDP – le débat sur l’élection présidentielle de 2020, le chef de l’État ne referme toutefois pas les inquiétudes sur sa probable candidature qui circule depuis quelques temps.
S’adressant sans le citer au PDCI qui réclame d’ores et déjà un soutien du RDR à une candidature unique en sa faveur en 2020 conformément à l’appel de Daoukro lancé en 2015 par Henri Konan Bédié, le président ivoirien s’est offusqué de ce débat qu’il juge prématuré voire malsain.
« La prochaine élection présidentielle prévue par la constitution est dans plus de trois ans et elle mobilise déjà beaucoup d’énergie. De tels comportements attisent les tensions au sein de l’alliance au pouvoir alors que nous devons nous concentrer sur la mise en œuvre de notre programme commun », recadre le chef de l’État.
« Nos populations ne méritent pas ce débat au sein de la coalition au pouvoir ; elles ne le comprennent pas. Nous devons rester unis dans l’intérêt de notre pays », déclare-t-il, agacé.
Mais l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) va-t-il jeter les amarres ou rempiler à la prochaine présidentielle ? Selon lui, tous ceux qui le désirent pourront présenter leur candidature :
« Je veux dire aux uns et aux autres que pour la prochaine élection présidentielle, tous pourront se porter candidat, selon les dispositions de notre loi fondamentale qui garantit des élections démocratiques et transparentes ».
Tous y compris Ouattara himself ? Le suspense reste entier ! Il était pourtant plus simple au chef de l’Etat de dire clairement qu’il ne sera pas dans les starting-blocks en 2020 pour mettre fin aux supputations. Face au discours déclinistes (ou réalistes) qui conjecturent sur l’implosion de l’alliance au pouvoir à cause du consensus qui se dégage de plus en plus sur cette division sur l’approche à adopter pour les élections présidentielles à venir, le chef de l’État, lui, veut entièrement s’occuper à sa tâche pour améliorer les conditions de vie des ivoiriens : « en ce qui me concerne, c’est le seul objectif auquel j’ai l’intention de consacrer toute mon énergie jusqu’au dernier jour de mon mandat ».
En tout cas, la certitude que le locataire du palais présidentiel ne sera pas là dans trois ans devient de plus en plus douteuse. Surtout, cette déclamation sur un scrutin ouvert à tous dans son propre camp remet irrémédiablement en cause une sorte de gentleman agreement qui suggérait une candidature unique du RHDP que le parti de Bédié réclame ouvertement depuis quelques mois en sa faveur face à la posture peu rassurante de son allié du RDR.
Anderson Diédri
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