Le rideau s’est refermé sur le 5ème sommet Union Africaine-Union Européenne. On retient que l’Afrique, qui clame sa maturité, veut prendre son destin en main. Le continent réclame un partenariat gagnant-gagnant avec l’Europe.
Abidjan a accueilli les 29 et 30 novembre 2017 le 5ème sommet Union Africaine-Union Européenne. Au terme de ce conclave, l’Afrique a clairement manifesté son désir de prendre son destin en main. « Nos partenaires ont compris aujourd’hui que nous voulons prendre nos destins en main et résoudre les problèmes africains », a affirmé Alpha Condé, président guinéen et président en exercice de l’Union Africaine à la conférence de presse de clôture du sommet UA-UE le 30 septembre 2017.
Dans un cadre institutionnel qu’est le sommet Union Africaine-Union européenne, un espace prévu pour aborder les relations entre les deux continents, l’Afrique a décidé de jouer la carte de la maturité. Elle a tenu durant les différentes rencontres un discours constant sur son envie de quitter le statut de protégé vis-à-vis de l’Europe, ou plus globalement de l’ancien colonisateur longtemps considéré comme son tuteur. Elle se dit prête, après 50 ans d’indépendance, à voler de ses propres ailes.
Le président en exercice de l’Union Africaine a précisé que la faiblesse de l’Afrique était due au fait que les différents Etats du continent ne parlaient pas d’une seule voix, d’où le non-respect des engagements pris par son partenaire privilégié qu’est l’Union Européenne.
UE-UA : un partenariat d’égal à égal
Mais cette page de division semble bien loin vu qu’Alpha Condé annonce un changement du partenaire européen face à un « continent déterminé ». Ce qui entraînerait un changement dans les relations entre les deux continents. Il précise : « Nous ne sommes plus dans la coopération aide-assistance. Nous sommes dans une coopération gagnant-gagnant ».
Moussa Faki, président de la Commission africaine abonde dans le même sens. « L’Afrique et l’Europe ont tissé des relations qui n’ont jamais été équitables », estime-t-il. Pour lui, il est temps que le partenariat prenne une autre tournure car l’Afrique est majeure et totalement dans une logique indépendante. « Il n’y a pas de monopole. Nous parlons franchement d’égal à égal » a-t-il insisté.
Quant au président de la Commission de l’Union Européenne Jean-Claude Juncker, il a mentionné le fait que pendant trop longtemps les européens donnaient la leçon aux africains mais que ce temps « est révolu ». Il soutient la démarche de l’Union Africaine et rappelle que « le partenariat entre l’Union Européenne et l’Union Africaine est un partenariat d’égal à égal puisque nous avons tous africains et européens la même dignité ». Et d’insister que l’Europe est un partenaire fiable de l’Afrique.
L’Union Européenne est le premier investisseur en Afrique. En 2015, cette institution a investi 32 milliards d’euros en Afrique. Si l’Afrique est le premier producteur mais le premier exportateur de l’Europe, il faut noter que 41% du commerce extérieur de l’Afrique se fait avec l’Europe. L’Europe compte également utiliser son fonds d’investissement extérieur de 44 milliards pour soutenir l’Afrique.
Raïssa Yao
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