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61ème session de la CADHP : la société civile africaine fait le point de sa lutte

Les travaux de la 61ème Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sont prévus du 1 au 15 novembre 2017. Bien avant cet événement qui sera couplé avec la célébration du 30ème anniversaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, les Organisations de la société civile africaine ont fait un état des lieux de la lutte pour les droits de l’homme sur le continent.

C’est une « nouvelle Gambie » qui accueille les délégations venues des quatre coins de l’Afrique pour se pencher sur la question des droits de l’homme. En effet, c’est la première session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) post Jammeh. Les visages sont plus détendus et les langues se délient plus facilement au pays du président Adama Barrow qui tente de redonner une nouvelle réputation à la Gambie.

Depuis ce 25 Octobre au Kairaba Beach Hotel de Banjul, le Forum des ONG s’est ouvert avec un atelier de formation sur les mécanismes régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme et des peuples. Pendant 48 heures, les OSC ont revisité ces mécanismes qui servent aujourd’hui de socle à la lutte contre les violations des droits de l’homme sur le continent et qui garantissent à tous et à chacun des acquis sacrés en matière de droits économiques, politiques et sociaux. Après cette première rencontre, le forum dans sa phase consacrée aux travaux des délégations s’est ouvert ce 28 Octobre sous la présence effective du ministre gambien de la justice l’honorable Abubacarr Tambadou.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Saranbaatar Bayarmagnai, responsable droits de l’homme (équipe société civile) au bureau du Haut-commissaire aux droits de l’homme (HCDH) a fait un bilan de la lutte de la société civile africaine pour les droits de l’homme. Une lutte difficile et qui chaque jour porte des résultats face à de nouvelles menaces comme le terrorisme ou certaines qui ont la peau dure comme la torture, les détentions arbitraires, les enlèvements et le non-respect des droits des minorités. « La situation des droits de l’homme nous interpelle tous en Afrique » a indiqué Saranbaatar Bayarmagnai avant d’inviter les gouvernements à faire plus d’effort pour le respect de la dignité humaine notamment dans des pays en situation de crise. Et ce ne sont pas les situations de conflit qui manquent aujourd’hui en Afrique.

Il s’agit des pogroms au sud-soudan, des violences aux élans de sécession dans la région anglophone du Cameroun, les tensions ante-électorales en RDC ou les dérives de la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram au Nigéria. Les OSC ne doivent donc pas baisser la garde mais plutôt se mobiliser pour une amélioration des droits des populations notamment les plus vulnérables d’où cet appel de Pansy Tlakula, présidente de la CADHP. « Du chemin a été fait » a-t-elle indiqué mais le combat doit se poursuivre « quand des femmes sont violées et que les forces de l’ordre gardent le silence à cause de leur orientation sexuelle », quand les « journalistes sont agressés alors qu’ils dénoncent la corruption » ou lorsque des « acteurs des droits de l’homme sont intimidés à cause de leur travail ».

La célébration du 30ème anniversaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et les travaux de la 61ème session ordinaire seront un moment privilégié pour faire avancer la lutte contre les violations des droits de l’homme mais aussi faire l’examen de certains Etats membres de la CADHP. La Gambie qui abrite le siège de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a tenu à se « présenter » sous un nouveau jour. L’honorable Abubacarr Tambadou procureur général et ministre gambien de la justice a indiqué que les nouvelles autorités gambiennes ont ratifié plusieurs conventions et protocoles sur le plan international favorisant les droits de l’homme.

La « nouvelle Gambie », une terre de liberté dont le gouvernement veut travailler à promouvoir les droits économiques et sociaux pour chaque citoyen. Et pour y arriver, la société civile a un rôle important à jouer en termes de monitoring, d’accompagnement et de force de proposition pour une amélioration du respect des droits de l’homme aussi bien en Gambie que dans le reste de l’Afrique a souhaité l’honorable Abubacarr Tambadou.

La cérémonie d’ouverture du forum des ONG a été immédiatement suivie d’une session durant laquelle les points focaux sous-régionaux sur la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit ont fait le point sur la situation des droits de l’homme et la démocratie en Afrique.

SUY Kahofi envoyé spécial

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