Marrakech/COP22 : la COP du business
Contrairement à l’esprit vert et écolo de Paris, la COP22 est bien plus un espace de business qu’une rencontre dédiée à l’environnement. Le réchauffement climatique, la montée du niveau de la mer et la météo changeante intéresse très peu la multitude d’entreprises qui sont là pour monnayer leur expertise.
La COP22 a attiré moins de monde que la COP21 mais il n’y a pas de quoi décourager les marocains qui dans ce froid saupoudré de pluie sont les seuls qui gardent le sourire. Les responsables d’entreprises, d’ONG et les étudiants interrogés indiquent à l’unisson qu’ils ne s’attendaient pas à « une telle affluence » tant l’image d’une COP en Afrique était très peu commercial ou vendeur. Au-delà du fait qu’une COP en Afrique aurait pu décourager des habitués de ce rendez-vous, la ratification de l’accord de Paris par les Etats Unis et la Chine a tué tout engouement. Il n’y a pas d’enjeu à la COP22 : les pays vulnérables sont à Marrakech pour savoir quel montant leur sera versé par les pollueurs historiques ou encore quel prix aura le carbone.
La COP22 est donc la COP du business où on parle bien plus d’argent que du sort de la planète. Et dans ce schéma le Maroc qui s’est vanté à Paris « d’avoir sa COP » tire en premier les bénéfices.
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Les stands d’exposition sont presque tous occupés par des entreprises marocaines ou leurs invités. Tout semble être ici aux couleurs du Maroc si bien que cette COP est l’une des moins ouverte et des moins accueillante. Bénévoles, ONG, entreprises, nourriture…tout est marocain ! La COP22 est aussi le prétexte pour certains mécènes ou entreprises de tenter de dénicher l’idée lumineuse. Alors en dehors du site officiel, les compétitions de startup s’enchainent ! Tout le monde est à Marrakech pour du business : les stands sont vides et les hommes d’affaire privilégient les B to B.
Pour ce qui est de l’organisation pratique de l’évènement, difficile de se retrouver en raison des conférences qui s’annulent sans que les participants et autres journalistes ne soient informés. Les quelques meetings qui ont pu avoir lieu n’ont jamais eu de compte rendu ou de communiqués. Les journalistes dépités se sont transformés en touristes. Côté écologie, seule la centrale solaire qui alimente le village vous rappelle que vous êtes à la COP et qu’il est ici question d’énergie renouvelable, de protection de l’environnement ou de développement durable.
Contrairement à la COP21 où le recyclage était omniprésent, Marrakech aura contribué à la déforestation tant la quantité de bois utilisée est impressionnante ! Les sièges, décor de stand et les tables dans leur grande majorité sont faites de palettes de bois. Mais il ne s’agit pas de palettes recyclées : du bois fraichement coupé pour un évènement sensé protégé ce qui reste de couvert forestier à la planète.
Ici à Marrakech on parle donc de tout sauf de la protection de l’environnement…en tout cas jusqu’à présent.
Raïssa Banhoro envoyé spéciale
