Centrales à charbon : les ONG réfléchissent à un plan stratégique pour freiner les projets en Afrique de l’ouest
Face aux nombreux projets de centrales à charbon qui se développent sur le continent, les organisations de la société civile réfléchissent à un plan stratégique pour freiner l’élan en Afrique de l’ouest.
Les centrales à charbon sont polluantes et leur impact sur l’environnement et la santé des populations qui vivent à proximité est néfaste. Au regard de ces menaces, les ONG se mobilisent contre la construction des centrales à charbon en Afrique, notamment celle annoncée par les autorités à San-Pedro de 700 Mégawatts. Pour intensifier leur campagne, un atelier régional se tient à Abidjan les 9 et 10 avril 2018.
Cet atelier réunit plusieurs organisations venues de plusieurs pays africains, des ONG nationales et locales basées à San-Pedro. Il vise à renforcer les capacités techniques des organisateurs de campagnes en Afrique de l’ouest et leurs alliés pour mener des plaidoyers efficaces pour la lutte anti-charbon. Il permettra de planifier les actions stratégiques à mener dans la sous-région ouest africaine pour l’année 2018.
Energie : les ONG disent non aux centrales thermiques à charbon
Objectif : interpeller les dirigeants sur leurs engagements pris à l’occasion de l’accord de Paris de réduire la part des énergies fossiles dans leur mix énergétique et d’aller vers des énergies propres.
« Au niveau de l’Afrique de l’ouest, il y a deux pays où les situations sont un peu plus inquiétantes. C’est-à-dire le Sénégal où leur centrale à charbon au niveau de Bargny a été construite et ensuite nous avons la Côte d’Ivoire où le projet au niveau de San-Pedro est d’actualité », observe Charles Baimey, directeur exécutif de Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE) Côte d’Ivoire.
« Nous avons le devoir de toujours attirer l’attention de nos décideurs. Nous avons également le devoir et l’obligation de jouer le rôle d’éveil des consciences de sorte à ce que les objectifs, les vrais objectifs, ne soient pas perdus de vue ».
Des actions d’information et de sensibilisation sur les menaces que représente ce projet vont être engagées afin que cette centrale à charbon « ne puisse pas voir le jour ».
La coalition Global Power Shift West Africa lancée en 2013 est appuyée par la campagne deCOALonise.africa dans la lutter contre les énergies fossiles et le plaidoyer pour l’accélération de la transition vers les énergies propres. Charles Baimey insiste sur les alternatives qui existent : « Nous avons d’énormes potentialités en termes de renouvelables en Côte d’Ivoire ». Il rappelle que la coalition a identifié plus d’une vingtaine de pays qui ont pour projet de se lancer dans les « énergies sales ».
Pour Landry Nintsereste, coordonnateur Afrique de l’ONG 350.org, les projets de développement doivent aujourd’hui prendre en compte l’urgence climatique et mettre l’accent sur d’autres formes d’énergies plus durables, sobres en carbone et qui permettent un développement durable.
« On va mettre en place certaines stratégies pour voir comment travailler ensemble pour la promotion d’autres formes d’énergies qui sont compatibles avec l’accord de Paris et les engagements que les pays ont pris », recommande-t-il.
Richmond Assié, Point focal de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a indiqué « qu’il ne s’agit pas de dire non, mais il s’agit de dire nous proposons autre chose ». Car explique-t-il, cette technologie (le charbon) a été envisagée pour pouvoir satisfaire aux besoins de la population et avoir « une énergie qui est moins chère et qui est accessible à tout le monde ».
Centrales à charbon/les ONG à Ouattara : « Make Côte d’Ivoire great again »
Le représentant du ministère de l’environnement souligne que la Côte d’Ivoire a adhéré en mars dernier à l’Alliance solaire international, dont l’objectif est de faire baisser les prix de l’énergie solaire et les autres énergies renouvelables. Il estime que c’est une réelle avancée :
En allant dans ce combat pour faire chuter les prix et rendre cela accessible aux pays en développement, nous pouvons dire que nous avons encore plus d’options ou de matière à réfléchir pour aller vers un remplacement de technologie qui nous ai proposé ».
Anderson Diédri