Colère injustifiée des patrons de presse
Le Gouvernement ivoirien n’a rien retiré de l’aide à la presse : voici la réponse du ministre Sidi Tiémoko Touré aux patrons de presse qui projetaient une journée presse morte pour lundi.
Un communiqué du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) évoquait une journée presse morte lundi 17 septembre pour protester contre la décision du nouveau ministre de la Communication et des médias (Sidi Tiémoko Touré) de ne plus accorder aux trente entreprises de presse l’aide à l’impression de 800 millions de francs CFA.
La trentaine de quotidiens qui composent la presse imprimée ivoirienne évoluent dans un environnement concurrentiel marqué par la montée en force de la presse numérique, la crise de confiance avec une presse trop politisée et la baisse du pouvoir d’achat des Ivoiriens. La perspective d’une fin de la subvention dont les organes de presse bénéficiaient depuis trois ans sera une catastrophe dans le contexte économique actuel.
Bien que l’information soit relayée par le GEPCI, le ministre de tutelle a affiché tout son étonnement. Sidi Tiémoko Touré a démenti vendredi avoir supprimé l’aide à la presse. Dans un communiqué émanant du ministère de la communication, on peut lire que le ministre « n’a en aucun cas demandé la suppression de l’aide à l’impression, évaluée en 2017 à 701 millions de f CFA au profit de 22 entreprises de presse ».
« Le Ministre Sidi Tiémoko Touré s’étonne des allégations (…) et souhaite rappeler que le président Alassane Ouattara, a évoqué en janvier 2018 sa décision d’augmenter de plus de 135% l’aide allouée à la presse entre 2016 et 2017 », a indiqué le ministère dans son communiqué.
Dans l’entendement du Chef de l’Etat, l’aide accordée aux organes de presse devait permettre de résoudre ‘durablement’ les difficultés auxquelles les journaux font face. Cependant, le bilan semble mitigé si l’on s’en tient à la nouvelle requête du président Ouattara à son ministre de la communication. Le président a demandé au ministre Sidi Tiémoko Touré « d’ouvrir des réflexions sur le mode de gestion de cette contribution de l’Etat, de façon à la rendre plus efficace ».
Si les conditions d’éligibilité au fonds venaient à être révisées, certaines entreprises de presse qui bénéficiaient de cette aide ‘à titre exceptionnel’ risquent de voir le robinet se fermer pour eux.
Ebony T. Christian