La défense de Blé Goudé se retire d’une procédure devant la justice
Les défenseurs de Blé Goudé ont décidé de se retirer d’une procédure devant la justice ivoirienne. Ils estiment ne pas pourvoir jouer pleinement leur rôle de défenseurs.
Charles Blé Goudé acquitté en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) est poursuivi en Côte d’Ivoire pour « crimes contre les populations civiles et les prisonniers de guerre ». Il s’agit d’une procédure devant la chambre d’instruction du tribunal d’Abidjan qui, après analyse, pourrait ou non transmettre l’affaire pour un procès aux assises.
« Nous nous sommes déportés de ce dossier, parce qu’il y avait une pièce maitresse qui concernait le transfèrement de Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI), le 21 mars 2014, qui ne s’y trouvait pas la dernière fois », explique Me Claver Ndry, l’un des défenseurs de M. Blé Goudé avant d’indiquer que « cette pièce nous a été remise le mardi 5 novembre à 12 h 26, alors que l’heure limite de dépôt du mémoire étant fixée à 15 heures du même jour, il était matériellement impossible aux avocats de déposer leur mémoire ».
Les défenseurs ont donc sollicité un autre renvoi d’une semaine, une requête qui a été refusée. Cette procédure visant Blé Goudé a déjà été reportée deux fois depuis le 23 octobre.
Charles Blé Goudé est actuellement en liberté conditionnelle aux Pays-Bas en attendant l’examen de l’appel de la procureure par la CPI. La « justice ivoirienne, qui avait abandonné sa souveraineté au profit d’une juridiction internationale, se saisit à nouveau du dossier pour connaitre de ces mêmes faits comme par extraordinaire » s’étonne Me Claver Ndry.
« Les avocats ne sont pas les enjoliveurs pour la justice » martèle l’avocat.
Pour Me Claver Ndry, les chefs d’accusation de « crimes contre les populations civiles et les prisonniers de guerre » n’existent plus dans le code ivoirien, ils ont été remplacés par « crimes de guerre et crime contre l’humanité » pour lesquels Charles Blé Goudé a été acquitté. Pour les partisans du ‘général de la rue’, venus encore le soutenir au Palais de Justice au Plateau, le régime d’Alassane Ouattara tente d’intimider leur leader, de l’empêcher de rentrer en Côte d’Ivoire et de participer au processus politique dans la perspective de la présidentielle de 2020.
Anderson Diédri