La PrEP : un espoir pour freiner l’avancer du VIH
La PrEP, qui signifie Prophylaxie Pré-Exposition est un traitement préventif destiné aux populations séronégatives exposées à un haut risque de contracter le VIH. Pour de nombreux acteurs engagés dans la lutte contre le SIDA, il s’agit d’un véritable espoir pour endiguer l’avancée de la maladie.
La PrEP est basée sur l’utilisation d’un médicament antirétroviral à prendre au cours d’une période d’exposition à un risque de contamination. Cette stratégie s’accompagne d’un suivi renforcé et individualisé en matière de santé sexuelle. Dans plusieurs pays d’Afrique, ce traitement préventif contre le VIH est testé dans les milieux des travailleurs du sexe et celui des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) ou les femmes ayant des rapports sexuels avec les femmes (FSF).
Qu’est-ce que la PrEP ?
Il s’agit d’un médicament dont la prise est quotidienne ou à la demande avant les rapports sexuels, pour prévenir l’infection par le VIH. S’il est pris régulièrement, même en l’absence du port d’un préservatif et que le patient entre en contact avec le VIH, le traitement protège les cellules de l’organisme et empêche le virus de se multiplier. La PrEP n’est pas une invitation à abandonner le préservatif ou à multiplier les comportements à risque. La prise doit s’accompagner d’une saine hygiène sexuelle pour éviter d’autres IST (infections sexuellement transmissibles).
Une étude menée par le Medical Research Council du Royaume-Uni, comparant les HSH sous PrEP et les non-utilisateurs, a révélé une baisse de 86% des nouvelles infections à VIH chez les utilisateurs de la PrEP. Une étude similaire est en cours en Côte d’Ivoire car selon Pélagie Kouamé, Présidente du réseau des populations clés en Côte d’Ivoire, le taux de prévalence du VIH dans le milieu des HSH reste élevé. Il est d’environ 13%. Ce taux de 13 % chez les HSH atteint à Abidjan un pic de 18% confirme Dr Anoma Camille directeur de l’ONG Espace Confiance. La Clinique de confiance d’Abidjan gérée par l’ONG pilote un programme de suivi des HSH sous PrEP. La cohorte d’une centaine de personnes a été suivie pendant trois ans pour permettre l’introduction de la PrEP. Cette nouvelle méthode qui a montré son efficacité est une révolution dans le traitement du VIH et un espoir de mettre fin aux contaminations en particulier chez les homosexuels.
De nombreux chercheurs et médecins spécialisé dans la santé sexuelle et reproductive affirment que la PrEP, lorsqu’elle est prise correctement, est efficace à près de 100 %. Malheureusement l’accès à la PrEP reste assez limité, voir réservé aux personnes participant à un essai clinique. Les ONG et experts engagés dans la lutte contre le SIDA estiment qu’il faut élargir l’accès aux médicaments préventifs contre le VIH à un nombre plus important de personne. Ceci pour contribuer à l’atteinte de l’objectif mondial d’éliminer la maladie d’ici 2030.
Baisse des financements pour lutter contre le SIDA en Côte d’Ivoire
Mais le débat sur l’accès à la PrEP dans plusieurs pays africains est centré sur la responsabilité du financement. En Côte d’Ivoire, des ONG s’inquiètent de la baisse des financements dans la lutte contre le SIDA. « Les financements extérieurs tendent à baisser ainsi que pour le système de santé de façon globale avec la diminution des investissements » a indiqué début Novembre 2019 Laurent Akré Gbanta, président des Réseaux de lutte contre le SIDA et les autres pandémies. Les experts sont pourtant unanimes sur le fait que l’ambition d’éradiquer le VIH dans 10 ans restera un vœu pieu s’il n’y a pas d’investissements conséquents pour la recherche et la prise en charge des personnes déjà infectées par le VIH.
Ebony T. Christian