La CEDEAO ne lève pas les sanctions imposées au Mali
Malgré la prestation de serment d’un président par intérim civil, la CEDEAO maintient ses sanctions contre le Mali.
Le président intérimaire du Mali, Bah N’daw, a prêté serment vendredi après le putsch du mois dernier, au cours duquel les militaires ont assuré vouloir un retour à l’ordre constitutionnel dans les 18 prochains mois. Bah N’daw, un colonel retraité de 70 ans, a été nommé président intérimaire par un comité présidé par la junte militaire qui a renversé le chef d’État Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août. Le colonel Assimi Goita, 37 ans, leader de la junte, a également prêté serment en tant que vice-président vendredi. La cérémonie s’est déroulée dans un centre de conférence de Bamako rempli de militaires, de hauts magistrats et d’observateurs étrangers. Le juge en chef de la Cour suprême, Boya Dembele, a déclaré que les défis auxquels étaient confrontés Bah N’daw et Assimi Goita étaient « énormes ».
Selon la feuille de route non publiée qui doit conduire à un régime civil, le colonel N’daw va diriger le Mali pendant un maximum de 18 mois avant d’organiser des élections. Il doit également former un gouvernement de transition. Ces promesses n’ont pas permis de lever les sanctions prises après le coup d’Etat par les pays membres de la CEDEAO qui se félicitent tout de même du choix d’un président civil mais s’inquiétant de la présence des militaires dans le mécanisme de transition. Les sanctions « seront levées lorsqu’un Premier ministre civil sera nommé », indique un communiqué lu devant la presse par le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou. Le texte évoque « l’importance et l’urgence » de la nomination d’un Premier ministre civil.
Pour rappel, les sanctions imposées par la CEDEAO, interdisent les échanges commerciaux et les flux financiers avec le Mali à l’exception des produits de première nécessité, les médicaments, les équipements de lutte contre le coronavirus, le carburant ou l’électricité.
Anderson Diédri