L’opposition ivoirienne organise son premier grand meeting à Abidjan
A moins de trois semaines de la prochaine élection présidentielle ivoirienne, l’opposition a réussi à organiser son premier grand meeting en dépit d’un contexte sécuritaire assez tendu marqué la veille par des messages d’intimidation qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux.
« Ensemble disons Non au 3ème Mandat et oui à la désobéissance civile », c’est autour de ce slogan que l’opposition ivoirienne a tenu samedi son premier grand meeting. Les premiers décomptes font état de quelques 30.000 personnes au stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. L’objectif de cette mobilisation était de s’insurger encore une fois contre la candidature à un 3ème mandat du président Alassane Ouattara. Plusieurs leaders de l’opposition étaient présents à ce rendez-vous au cours duquel Henri Konan Bédié (le président du PDCI), a appelé l’ONU à « se saisir du dossier ivoirien », pour mettre en place « un organe électoral véritablement indépendant et crédible ». Pascal Affi N’Guessan (président de l’aile modérée du FPI) a quant à lui rappelé le mot d’ordre de « désobéissance civile » lancé par l’opposition et réclamé une « transition politique » en Côte d’Ivoire.
La crainte de violences électorales est forte en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise poste électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts. Une quinzaine de personnes sont mortes en août dans des violences survenues dans le sillage de l’annonce de la candidature du président Ouattara. L’opposition continue de rappeler que les conditions ne sont pas réunies pour des élections crédibles et apaisées appelant notamment à la réforme de la Commission électorale indépendante et au retrait de la candidature du président Alassane Ouattara. La constitution ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution de 2016, le compteur des mandats de M. Ouattara a été remis à zéro, ce que conteste l’opposition.
Traoré Bakhary