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Présidentielle : Après son élection, Ouattara attend les messages de félicitations… en vain

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Voilà près d’une semaine qu’il a été donné vainqueur d’une présidentielle émaillé par des violences et marqué surtout par le boycott de l’opposition. Jusqu’ici, le président réélu n’a reçu de message de félicitation d’aucun de ses pairs. A Abidjan, cela fait grincer des dents.

Le constat est implacable. Une semaine après son écrasante victoire, aucune chancellerie occidentales ou sur le continent n’a pour l’instant adressé de message de félicitation au président réélu Alassane Ouattara comme il est de coutume. Au sein du parti du président, on a joué d’abord la carte de la patience puisque les résultats ont été annoncés très tard dans la nuit sinon au petit matin le lundi dernier. Puis maintenant la carte de la légalité en s’appuyant sur le fait que le conseil constitutionnel n’a pas encore annoncé les résultats définitifs. Problème, habituellement, les félicitations arrivent dès l’annonce des résultats provisoires.

Il est d’ailleurs savoureux de constater que le président Ouattara lui-même, à l’instar de bon nombre de président à travers le monde, n’a pas hésité à adresser un message de félicitation au président élu Joe Biden alors que ce dernier n’a été donné vainqueur que par les médias et alors même que le décomptes des votes se poursuit dans plusieurs Etats et malgré le refus du président Trump de concéder la défaite.

D’ailleurs Lamine Sylla, militant RHDP se montre très agacé face à l’absence de réaction des autres présidents. « Qu’est-ce qu’ils attendent ? les résultats du conseil constitutionnel ? mais ce n’est pas comme ça habituellement, nous tous on sait. Mais ce qui est sûr, ADO est président. » Juste à ces côtés, Abou T, qui a voté pour la première fois pense que « si les gens de l’opposition s’amusent à créer CNT c’est que c’est les blancs qui sont derrière eux. Sinon, se connait ici. Ils comptent sur quoi ? ».

Après un scrutin marqué par la violence, le sociologue Alain Yao, voit dans cette attitude de la communauté internationale une sorte de désapprobation et un désaveu du régime d’Abidjan. En effet, dit le chercheur, « si les grandes capitales occidentales n’ont pas adressé de félicitation, cela veut tout dire. En clair, ils désavouent le régime mais surtout pour monsieur Ouattara. Parce que tout le monde sait ici que l’international était l’une de ses forces ». Mais le scientifique va plus loin en indiquant cette attitude attentiste montre deux choses « l’élection n’était pas crédible. Ouattara n’est pas légitime. »

On se souvient en effet du rapport de la mission d’observation internationale du Centre Carter qui a indiqué dans son rapport que le contexte « n’a pas permis une présidentielle compétitive et crédible. »

Qu’à cela ne tienne, Abel Nanan, analyse politique indique que « la félicitation des autres présidents est une coutume mais ne signifie rien légalement. C’est des procédés entre pairs pour réaffirmer leur relation de travail souvent même à cause des relations avec le pays non avec la personne élue. » Pour lui, tout cela reste assez anecdotique.

Traoré Bakary

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