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Assimi Goïta a-t-il accepté les conditions de la CEDEAO ? (Trompeur)

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Sur sa page Facebook, le profil Kouassi Paul Ado affirme que le président de la transition du Mali a fini par céder aux exigences de la CEDEAO. Après vérification il s’avère que cette information est trompeuse.

« Assimi goïta le président de la junte malienne a fini par accepter les conditions de la CEDEAO. Place à la levée des sanctions ». Voici le contenu de la publication qui a déjà recueillie plus de 260 commentaires depuis sa mise en ligne le 25 mars 2022 au matin.

Si cette publication suscite autant d’intérêt, c’est bien parce que la situation reste tendue entre le Mali et la CEDEAO. Le pays a été exclu de l’organisation sous régionale et se retrouve avec des sanctions depuis l’arrivée des militaires au pouvoir. Malgré les sommets qui se succèdent, le Mali et la CEDEAO n’ont pas encore trouvé d’accord.

Le contexte de la publication

Venu au pouvoir par un coup d’état en août 2020, la junte malienne a indiqué ne pas pouvoir organiser des élections en février 2021 en raison de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays. Elle décide donc de diriger le Mali pour une période de cinq (05) ans.

La CEDEAO a proposé une transition de 12 mois : une décision que Bamako n’a pas accueillie favorablement. S’en suit une série de sanctions économiques et diplomatiques prise par l’organisation contre le Mali le 9 janvier 2022.

Le Mali contre-attaque

Jugeant ces sanctions excessives, la junte malienne a saisie la Cour de justice de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) le 21 février 2022. Cette Cour a ordonnée la suspension de ces sanctions décidées par les chefs d’Etat et de gouvernements de la CEDEAO le 9 janvier 2022. Cette décision de l’UEMOA n’a pas été exécutée par la CEDEAO.

L’organisation sous régionale qui se réunissait en sommet extraordinaire ce 25 mars 2022, a décidé de maintenir les sanctions contre le Mali. Cependant, elle invite les autorités de la transition « à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée par l’équipe technique de CEDEAO/UA/NU pour l’exécution de la transition tenant compte des activités nécessaires à l’organisation de l’élection présidentielle ».

La junte malienne a-t-elle cédé ?

Les commentaires qui accompagnent la publication du profil Kouassi Paul Ado expose des avis partagés sur la crise au Mali et la décision prêtée à Assimi Goïta. Certains internautes estiment que le Mali en se pliant aux exigences de la CEDEAO fait preuve de sagesse, d’autres soutiennent que le pays ne doit en aucun cas plier l’échine et se précipiter pour organiser des élections.

Au-delà des oppositions sur internet, les décisions de la CEDEAO à Accra ce 25 mars créent des divergences au sein de la classe politique malienne. Plusieurs voix se sont fait entendre mais pas celle du principal concerné : Assimi Goïta. Depuis le sommet extraordinaire d’Accra, seul le magazine Jeune Afrique a indiqué que le président malien serait prêt à revoir la durée de la transition.

« Alors qu’Assimi Goïta a voulu un temps rester cinq années de plus au pouvoir, il est désormais prêt à revenir à deux ans, mais pas moins. De son côté, la Cedeao, qui jusque-là limitait sa présence au sommet de l’État à un an, est prête à attendre seize mois… mais pas vingt-quatre » écrit JA sur son site.

Sur les canaux officiels de communication du gouvernement malien et de l’ORTM (Office de radiodiffusion télévision du Mali) aucune réaction suite au sommet : le président malien et ses ministres ont vaqué à leurs occupations. Difficile donc d’affirmer que le président malien a cédé aux exigences de la CEDEAO. Au-delà, cette publication est trompeuse d’autant plus qu’au moment de sa mise en ligne (8 h 06), le sommet extraordinaire de la CEDEAO qui était prévue pour 14 h GMT le 25 mars, n’avait pas encore débuté.

Martine Zogbé

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