La 6ème session internationale de formation en droits de l’homme s’est ouverte ce lundi 24 octobre 2022 autour du thème : « La liberté d’expression et de réunion pacifique ». La cérémonie de lancement de cette formation organisée par la Fondation Friedrich Naumann a été marquée par une leçon inaugurale prononcée par Mme Aimée Zebeyou, Conseillère spéciale auprès du Président de la République chargée des Droits de l’Homme.
La Salle Ashanti de l’Hôtel Palm Club-Cocody a servi de cadre au lancement de la 6ème session internationale de formation en droits de l’homme organisée en partenariat avec l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire, la Fondation René Cassin et le Conseil national des droits de l’homme (CNDH). Cette 6ème session qui se tiendra en présentielle au siège de la CNDH (Cocody-Vallon) proposera une approche universitaire et de terrain de la liberté d’expression et de réunion pacifique à travers le monde avec un focus apporté aux enjeux africains.
Pendant une semaine, les participants auront des enseignements pratiques et théoriques sur des thématiques comme « le Système africain de protection des droits de l’homme, la place de la liberté d’expression des personnes vulnérables ou encore la liberté d’expression en ligne et moyens numériques de communication » a expliqué Magloire N’Dehi, chef du bureau pays de la Fondation Friedrich Naumann.
Le thème central de cette 6ème session de formation cadre avec les missions et valeurs défendues par la Fondation Friedrich Naumann a tenu à rappeler Dr. Jo Holden. Le Directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation a indiqué que la liberté d’expression et de réunion pacifique sont des droits intrinsèquement liés à la liberté de tout homme.
« Les États ont reconnu depuis longtemps ces droits en les inscrivant dans de nombreuses conventions internationales et constitutions nationales. Le droit à la liberté d’opinion et d’expression et à la liberté de réunion et de manifestation pacifique est essentiel pour la dignité humaine et la jouissance de nombreux autres droits, ainsi que pour la promotion de la paix et du développement » a-t-il indiqué.
Cependant, ces droits font l’objet de pressions et de restrictions croissantes a indiqué Professeur Sébastien Touzé, Directeur de la Fondation René Cassin de Strasbourg. « Dans un contexte de conflits et de la violence mais aussi à l’ère du numérique, certains régimes pourtant démocratiquement choisis, ne garantissent toujours pas ces libertés aux citoyens » a-t-il précisé.
Ces obstacles à la liberté d’expression et de réunion pacifique se manifestent de plusieurs manières. Les arrestations d’acteurs de la société civile, les emprisonnements de journalistes, les coupures d’internet ou le ralentissement du débit, les lois favorisant la censure ou interdisant tout rassemblement…sont autant de moyens de museler le citoyen et de le priver de ces droits.
Pourtant, les Etats ont pris des engagements, aussi bien sur le plan national qu’international, pour garantir à chaque citoyen la liberté d’expression et de réunion pacifique a rappelé Mme Namizata Sangaré, Présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH). Elle a étayé ses propos avec des dispositions de loi dont la première est la Constitution Ivoirienne en ses articles 19, 20 et 21, l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et l’article 70 du Traité de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Ces textes de loi garantissent entre autres la protection des acteurs des médias dans l’exercice de leur profession, la liberté d’expression pour chaque individu ou le fait de ne pas être menacé ou inquiété pour ses opinions. Toutes ces dispositions sont certes garanties mais dans un Etat de droit, le citoyen doit de se rappeler qu’il a des droits mais aussi des devoirs a souligné Mme Aimée Zébéyoux, Conseiller spécial auprès du Président de la République chargé des droits de l’Homme.
Lors de la leçon inaugurale qu’elle a prononcée, elle a indiqué que la liberté d’expression et de réunion pacifique est une obligation de l’Etat dans son projet de protection des droits de l’Homme. Cependant, cette liberté doit d’être balisée par des lois qui ne sont en rien un moyen d’opprimer le citoyen.
« Les libertés d’expression et de réunion pacifique sont les pierres angulaires de la démocratie et des éléments essentiels à la jouissance de nombreux autres droits. Toutefois, étant donné qu’on est dans un Etat de droit, ces droits doivent s’exprimer dans le respect des restrictions qui leur sont imposées et prévues par la loi » a précisé Mme Aimée Zébéyoux.
Ces restrictions sont notamment celles liées à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou la sûreté publique, la défense de l’ordre public, la protection de la santé, de la réputation ou des droits d’autrui.
La rédaction