La 6ème session internationale de formation en droits de l’homme s’est achevée ce samedi 29 octobre 2022 au siège du Conseil national des droits de l’homme (CNDH). 52 participants venus de 4 pays ont reçu leurs certificats au terme d’une journée marquée par une conférence prononcée par le procureur de la République.
« Liberté d’expression à l’ère du numérique : opportunités, menaces et défis », voici le thème développé par Richard Adou, procureur de la République sur invitation des organisateurs de la 6ème session internationale de formation en droits de l’homme. Dans son exposé, il a avant tout insisté sur le fait qu’internet reste un excellent canal de communication, de formation, de développement personnel et d’opportunités économiques.
Internet offre à ses utilisateurs un moyen de développer une myriade d’activités et de pouvoir s’exprimer librement. Cependant, le développement d’internet a poussé de nombreux pays à se doter de lois régissant l’utilisation de ce support de communication. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste car le pays s’est doté d’une loi sur la cybercriminalité. La loi n°2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité est texte qui punit toute infraction en ligne.
Le procureur de la République a précisé que les infractions dont il s’agit sont multiples mais les plus courantes sont les cas de cyber-arnaques, la diffamation, la production et la diffusion de fausses informations et toute autre offense portant atteinte à l’intégrité physique ou morale d’une personne ou d’un groupe de personne.
La volonté de baliser la liberté d’expression n’est pas une décision propre à la Côte d’Ivoire a indiqué Richard Adou. « Il convient de préciser que la prévention et la dissuasion de l’incitation au terrorisme dans l’internet, de la sauvegarde de la sécurité nationale et de l’ordre public constituent des motifs légitimes de limitation de la liberté d’expression, tels que visés au paragraphe 3 de l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques » a-t-il souligné.
« Tout ce qui doit être publié doit être vérifié. Depuis que les réseaux sociaux ont fait leur apparition, plusieurs d’entre nous veulent être à tout prix des journalistes. Cette profession est encadrée par un code de déontologie » a souligné Richard Adou, invitant l’assistance à inviter toute précipitation dans la diffusion de toute information en ligne.
« Nous avons la possibilité de retrouver ceux qui diffusent de fausses informations » a prévenu le procureur de la République. « Il y a une veille numérique en Côte d’Ivoire et celle-ci est effectuée par la Direction de l’informatique et des traces technologiques. La veille numérique est assurée H24. Cette direction surveille tout ce qui se dit et tout ce qui se fait sur les réseaux sociaux » a-t-il détaillé.
Il a appelé au sens de la responsabilité des utilisateurs des réseaux sociaux car les fausses informations peuvent nuire et conduire à des drames. La liberté d’expression ne doit en aucun cas consacrer forme d’anarchie en ligne d’où la nécessité de former le citoyen au respect des lois. « C’est l’objectif que s’est fixé la Fondation Friedrich Naumann à travers ses programmes en Côte d’Ivoire » a tenu à rappeler Magloire N’Dehi, chef du bureau pays de la Fondation.
En invitant les journalistes et acteurs de la société civile autour du thème « La liberté d’expression et de réunion pacifique », la Fondation Friedrich Naumann, la Fondation René Cassin et le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) ont souhaité créer un cadre d’échange constructif sur deux libertés fondamentales du citoyen.
Une initiative saluée par les participants et les professionnels de la communication. Mme Aimée Zebeyou, Conseillère spéciale auprès du Président de la République chargée des Droits de l’Homme et Dr Marie Paule Kodjo, vice-présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) ont remercié les organisateurs pour cette 6ème session internationale de formation en droits de l’homme riche par la qualité des enseignants et des thèmes développés.
La rédaction