Le CDC Afrique, dans son dernier point sur la situation sanitaire sur le continent a indiqué qu’un total de 37.583 cas de variole et 1.451 décès avaient été signalés par 15 membres de l’Union africaine (UA) soit un taux de létalité de 3,9 pour cent. Ces chiffres qui illustrent une augmentation de 160 % du nombre de cas de variole du singe (Mpox) en Afrique ont été enregistrés entre le début de l’année 2022 et le 28 juillet 2024.
L’Union Africaine a approuvé le 2 août 2024 un montant de 10,4 millions de dollars pour soutenir le CDC Afrique dans ses efforts contre l’épidémie de Mpox (variole du singe), dont le nombre de cas a augmenté de 160 %. Le CDC Afrique devrait déclarer une « urgence de santé publique » probablement la semaine prochaine. Selon Jean Kaseya, directeur du CDC Afrique, cela serait une première pour l’organisation « depuis que ce mandat nous a été confié en 2023 ». « Nous prenons les mesures appropriées, nous décidons quand il y a une urgence, nous prenons les décisions appropriées et parlons d’une seule voix », a déclaré Jean Kaseya aux journalistes lors de sa conférence de presse du 8 août.
La variole du singe s’est rapidement propagée en Afrique, avec une augmentation significative des cas et du nombre de pays touché depuis le début du mois d’août. Seize pays africains ont signalé des cas dont les plus récents sont la Côte d’Ivoire, le Kenya et l’Ouganda. La République démocratique du Congo (RDC) représentant plus de 90 % des cas signalés. L’épidémie a fait 461 morts depuis le début de l’année.
Le CDC Afrique a mené des actions de soutien au pays touché par la maladie. En mars, il a soutenu le développement d’un plan de réponse sanitaire national en RDC suivi du déploiement d’une assistance technique pour mener une évaluation des risques (avril-mai 2024). Une réunion ministérielle de haut niveau pour le plaidoyer a été organisée en avril et durant le mois de juin, le CDC Afrique a réalisé une évaluation de l’état de la riposte sanitaire dans 7 États membres touchés. A cela s’ajoute la distribution de 20.000 kits de test (RT-PCR) et de fournitures médicales auxiliaires.
Grâce au financement approuvé le 2 août 2024 par l’UA, le CDC Afrique va intervenir notamment pour le renforcement des capacités de surveillance de la variole du singe, le renforcement de la capacité de test en laboratoire et de séquençage génomique, la collecte et l’analyse des données régionales et nationales. L’amélioration de la gestion des cas, la prévention et le contrôle des infections ainsi que l’amélioration de l’accès et la fourniture de vaccins, de diagnostics et de fournitures sur l’ensemble du continent seront prioritaires. La communication sur les risques et l’engagement communautaire feront l’objet de renforcement face à la désinformation qui entoure la maladie.
La situation en Côte d’Ivoire
Durant le mois de juillet, au total 06 cas confirmés non mortels de Variole du Singe ont été enregistrés dans différents districts sanitaires de la Côte d’Ivoire. 1 cas à Tabou, 1 à Koumassi et 4 détectés récemment dans la Commune de Yopougon. En vue de stopper la chaîne de contamination du virus responsable de la maladie, des mesures de prévention ont été partagées par les autorités sanitaires. Il s’agit entre autres « d’éviter la manipulation et consommation des animaux sauvages, consulter un centre de santé en cas d’apparition de fièvre et d’éruptions cutanées, éviter tout contact physique rapproché avec les personnes infectées par la variole du singe, porter des gants et un équipement de protection pour le personnel médical pour soigner les malades et éviter de toucher les fluides biologiques et corporels des malades ».
Le ministère des Eaux et Forêts a de son côté interdit la détention d’animaux sauvages vivants. « La détention des animaux sauvages vivants, notamment les singes, chimpanzés, rats et écureuils, comme animaux de compagnie, et la consommation de la viande de brousse, particulièrement celles des singes et des rongeurs, sont des facteurs favorisant la propagation de cette maladie », peut-on lire dans le communiqué du ministère.
Les personnes détenant ce type d’animaux sans autorisation sont priées de les rendre aux services des Eaux et Forêts au plus tard le 31 août 2024 sous peine de poursuites judiciaires et de peines allant de 05 à 20 ans d’emprisonnement et/ou d’une amende de 05 à 100 millions de FCFA.
SK