Menace de grève à la RTI
Après la mutinerie au sein de l’armée et la grève des fonctionnaires en cours, les agents de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) menacent de déclencher un mouvement de grève. Une décision qui intervient alors que la Direction de l’entreprise semble avoir proposer des solutions aux principales revendications présentées par les délégués du personnel et les syndicats.
L’annonce imminente d’une grève à la maison bleue de Cocody étonne une frange des travailleurs et surtout la Direction générale de l’entreprise. Le dernier préavis brandit par les délégués du personnel et les syndicats indiquait qu’un mouvement de débrayage serait observé les 30 et 31 janvier 2017 si leurs principales revendications n’étaient pas prises en compte. Au compteur de celles-ci, les décisions d’avancement, les recrutements aux postes stratégiques, les contrats à durée indéterminé pour une certaine catégorie de travailleurs, la relocalisation de l’infirmerie, du conseil d’administration et de la direction commerciale et marketing au sein de la Maison de la Télévision à Cocody.
Pour chacun de ces problèmes, la Direction de la RTI tente de proposer des solutions. En ce qui concerne les décisions d’avancement, un montant maximum de 100 millions f CFA a été annoncé au terme d’une convention conclue le 30 mars 2016. Les agents ont reçu leurs décisions et les montants octroyés seront connus au plus tard 23 janvier. Battre le pavé avant le virement des salaires serait à la limite peine perdue pour les syndicats car aucun élément ne permet de dire que l’argent promis ne sera pas donné !
Pour les CDI exigés pour tous les travailleurs ayant plus de deux ans de contrat d’activité au sein du groupe RTI, les syndicats doivent repenser l’approche. Demander dans un premier temps à la Direction un toilettage des articles des différents contrats enfin de les aligner sur le code du travail. C’est seulement à cette condition, que les contrats d’assistance technique et les CDD appelés avec ironie « les mandats à la RTI » n’existeront plus. Enfin, pour relocaliser des services il faut des bâtiments donc un investissement et la planification des travaux. Si la relocalisation d’une infirmerie ou d’une direction commerciale et marketing peut se justifier, celle du Conseil d’Administration pourrait prêter à sourire. Cela ressemble bien plus à des exigences multiples pour empêcher la Direction générale de se concentrer sur les problèmes de fond.
Après avoir participé à une dizaine de réunions avec la Direction générale de la RTI et accepté certains compromis, l’attitude des syndicats ressemble désormais à du chantage. Il s’agit sans doute de profiter de la vague de mécontentement et de grogne social qui secoue le pays pour enfoncer les gestionnaires de la boite ou leur tordre le bras pour faire passer n’importe quelle envie. A moins que la décision d’une grève « sauvage et soudaine » ne soit – comme certains ivoiriens le pensent – le fruit d’une manipulation de mains obscures qui aimeraient bien voir la Direction actuelle de la RTI plier bagages !
SUY Kahofi