Le procureur réclame la prison à vie contre Simone Gbagbo
Ce mardi 28 mars, après une heure de réquisitoire, le procureur général du tribunal d’Abidjan a requis une peine d’emprisonnement à vie à l’encontre de Simone Gbagbo. L’ex-première dame de Côte d’Ivoire était jugée la seconde fois pour crime contre l’humanité.
« Messieurs les jurés, vous déclarerez Mme Gbagbo coupable de crime contre l’humanité et de crime de guerre et vous la condamnerez à l’emprisonnement à vie », a plaidé le procureur Aly Yéo.
Cette requête s’est faite en l’absence de Simone Gbagbo et du collège d’avocat qui assurait sa défense. L’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo avait décidé de boycotter un procès qui selon son conseil n’était pas équitable et ne respectait pas les droits de la défense et de l’accusé. Simone Gbagbo comparaissait aux assises à Abidjan pour crime contre l’humanité, crime contre les prisonniers de guerre, crime contre les populations civiles commis lors de la crise post-électorale en 2010-2011 depuis le 31 mai 2016.
Un second procès qui intervenait après une première condamnation à 20 ans de prison en 2015 pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Au cours de ce second procès, l’accusation a tenté de montrer que Simone Gbagbo a pris une part active au sein d’une cellule de crise. Selon l’accusation, cette supposée cellule aurait organisé la résistance face aux forces fidèles à Alassane Ouattara. C’est de ce centre de coordination que serait venus des ordres ou consignes qui ont justifié certains crimes. Il s’agit à titre d’exemple de l’assassinat de l’imam de Williamsville, du bombardement des femmes d’Abobo ou encore des partisans d’Alassane Ouattara brûlés vifs à l’aide de pneus et d’essence (article 125).
Pour certains fidèles du président Laurent Gbagbo et de la cause de la refondation, le réquisitoire du procureur n’a rien de nouveau ou de surprenant puisque le procès a toujours été politique.
SUY Kahofi