Les mutins font des blessés dans plusieurs villes
Le mouvement de révolte des militaires a dégénéré ce samedi. On signale des blessés dans plusieurs villes du pays.
C’est l’escalade ! La mutinerie qui a repris cette semaine au sein de l’armée ivoirienne a dégénéré. Le mouvement de révolte des militaires a fait ce samedi 13 Mai des blessés dans plusieurs villes du pays. A Bouaké, fief du soulèvement, les militaires ont ouvert le feu au quartier général des ex-combattants, faisant un blessé grave.
« Des mutins font irruption au siège des démobilisés à l’Habitat de la Caisse, ouvrent le feu : un blessé grave (Yssouf Diawara) évacué au CHU de Bouaké », relate une source à la préfecture de Bouaké.
Un président d’une association de jeunes, qui participe à la marche débuté cet après-midi pour « défendre les institutions de la république », confirme l’information. Il explique que cette scène s’est déroulée sous ses yeux. Mais pourquoi les soldats mutins s’en prennent-ils aux ex-combattants ?
« Ils craignent que les démobilisés prennent une position contraire », avance ce cadre de l’administration préfectorale sur place.
La capitale du centre de la Côte d’Ivoire n’est pas la seule à vivre ce week-end agité. A Korhogo, dans le nord du pays, nos sources soulignent que les mutins ont pris à parti quelques manifestants qui participaient à la marche pour dire non aux revendications bruyantes des militaires. On signale un autre blessé dans la ville natale du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Les mutins auraient également fait un blessé à Man, dans l’ouest du pays.
La situation ne s’arrange guère et l’inquiétude gagne les populations qui ne savent pas à quel saint se vouer. Certains craignent un enlisement face à l’évolution peu rassurante sur le terrain.
« On observe. J’envisage le déplacement de ma famille si possible », prévoit un fonctionnaire à Bouaké.
Que font les autorités face à cette escalade ? Pour l’heure, les mutins semblent faire la loi.
Anderson Diédri