Réfléchir sur les mécanismes pour combler le déficit énergétique en Afrique de l’ouest et faciliter l’accès des populations à l’électricité ; c’est l’objectif du Sommet sur la coopération énergétique régionale qui se tient à Abidjan Sofitel Ivoire les 26 et 27 janvier 2017.
Malgré les potentialités du continent, plus de 600 millions d’africains vivent aujourd’hui sans électricité. La sous-région, qui dispose d’énormes ressources naturelles, n’a pas une indépendance énergétique. Ce sommet organisé par la société EnergyNet veut donc créer un cadre pour permettre aux Etats de développer des projets communs et des opportunités d’investissements dans le secteur de l’énergie. A cet effet, la directrice régionale Afrique de l’ouest d’EnergyNet, Valeria Aruffo, a situé jeudi à l’ouverture du sommet les enjeux de cette rencontre de haut niveau sur l’énergie.
« Notre objectif est de pouvoir promouvoir la coopération sous-régionale afin de garantir l’augmentation de l’accès à l’énergie. Bien sûr, il y a des défis mais il y aussi beaucoup d’opportunités. Nous espérons que cette plateforme sera l’opportunité pour les parties prenantes, pour les ministres de la région, pour les chefs de services publics, pour les développeurs et les investisseurs de pouvoir travailler ensemble, partager leurs expériences et faire en sorte le développement des projets énergétiques soit une réalité ».
Le thème de ce sommet est : « libérer les capitaux internationaux afin de dynamiser l’intégration régionale en Afrique de l’ouest ». L’ambition affichée est claire : renforcer les partenariats entre les pays de la sous-région en attirant davantage de capitaux pour réduire le déficit énergétique là où les besoins sont immenses. A ce niveau, le ministre des terres, des mines et de l’énergie du Liberia, Patrick Sendolo, a souligné que le secteur privé à un rôle important à jouer dans la mobilisation des ressources financières pour aider les gouvernements à exploiter leurs ressources naturelles.
La Côte d’Ivoire, qui est l’un des grands pays fournisseurs d’énergie en Afrique de l’ouest, veut continuer à jouer ce rôle de leadership. En 2016, la Côte d’Ivoire a fourni à six pays de la sous-région (Ghana, Togo, Bénin, Burkina-Faso, Mali et Liberia) 1.600 Gigawatts (GW) d’énergie, ce qui représente quasiment le double de l’année précédente qui était entre 800 et 900 GW. En 2017, le pays veut porter ce chiffre à 2.000 GW puis à 3.000 GW en 2018. En outre, avec le projet d’interconnexion Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée, ces deux derniers États portent à huit le nombre de pays desservis par Abidjan, le pays entend dépasser la barre de 4.000 GW d’ici deux à trois ans.
Le ministre ivoirien du pétrole, de l’énergie et du développement des énergies renouvelables, Thierry Tanoh, a réaffirmé cette ambition à poursuivre sur cette lancée.
« Ce forum est extrêmement important et rentre vraiment au cœur de notre stratégie d’intégration régionale qui est si chère au président de la république. Et dans ce contexte, nous voulons continuer notre stratégie de fournir de l’électricité à la sous-région. Et pour se faire, il va falloir que nous continuions à améliorer à la fois les rendements et la productivité de notre secteur, améliorer la distribution et les rendements sur la distribution de l’électricité tant sur le plan national que sur le plan sous-régionale et diversifier nos sources d’énergie en y incluant de plus en plus les énergies renouvelables qui font partie de notre stratégie de développement durable en accord avec nos engagements au niveau de la Cop22 », assure-t-il.
Thierry Tanoh annonce d’ailleurs que la Côte d’Ivoire va présenter, d’ici la fin du premier trimestre de l’année, sa stratégie de développement des énergies renouvelables.
Quant au Maroc, l’un des grands pays invités à ce sommet, il veut partager son expertise et son expérience surtout en matière d’énergies propres. Pour l’ambassadeur du Roi du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani, la stratégique à développer par son pays a permis de réduire son indépendance énergétique et de satisfaire les besoins des populations.
« Aujourd’hui, le taux d’électrification au Maroc est passé depuis 1995 de 18% dans le domaine rural à 99% en 2015/2016. Donc aujourd’hui, c’est un saut qualitatif majeur. Nous n’avons plus de délestage. Nous avons développé les énergies renouvelables qui représentent environ 15-20% du mix énergétique marocain, qui va aller en 2030 à 52% du mix énergétique », explique le diplomate marocain.
En plus de partager leurs expériences, les pays de l’Afrique de l’ouest doivent mettre en place de véritables politiques pour booster l’intégration énergétique.
Anderson Diédri
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