Environnement

Agrobusiness : la France se retire de la NASAN

Lancée en 2012 pour lutter contre la faim, la NASAN a déroulé le tapis rouge à l’agrobusiness au détriment des petits paysans. La France a décidé de se retirer de cette initiative dont Côte d’Ivoire est membre.

La France a annoncé son retrait de la Nouvelle alliance du G8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition (NASAN) le 8 février 2018. Selon un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères cité par Le Monde « l’approche de cette initiative est trop idéologique et il existe un véritable risque d’accaparement de terres au détriment des petits  paysans ». Lancée en 2012, la NASAN avait pour objectif « d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition en aidant 50 millions de personnes en Afrique subsaharienne à sortir de la pauvreté d’ici 2020 ». Mais cette initiative du G8 soutenue par les multinationales l’agroalimentaire telles que Cargill, Mars, Monsanto et Louis Dreyfus Commodities est depuis très critiquée par la société civile.

Les ONG dénoncent ses impacts négatifs sur l’agriculture familiale et l’agroécologie et estiment que ses objectifs fragilisent les petits paysans et exacerbent l’insécurité alimentaire dans les dix pays où il est mis en oeuvre : Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Burkina-Faso, Ghana, Nigéria, Éthiopie, Mozambique, Tanzanie et Malawi. La sortie de la France est saluée par les ONG. Dans un communiqué, Action contre la faim, CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France estiment que l’agrobusiness n’est pas la solution pour lutter contre la faim et demandent le soutien à l’agriculture familiale et à l’agroécologie.

« L’enjeu du retrait de la France est maintenant de reconnaître que cette recette « magique » mêlant partenariats publics privés et réformes législatives pour créer un environnement favorable aux multinationales n’est pas la solution pour lutter contre la faim », font valoir ces trois ONG : « Nos organisations ont documenté à plusieurs reprises les conséquences négatives d’un tel système au Burkina-Faso ou en Côte d’Ivoire : accaparements de terres, endettement de paysans, introduction des cultures OGM, mis en place de pôles de croissance véritables paradis fiscaux agricoles, etc.». La France promet désormais qu’elle « renforcera» son appui à l’agriculture familiale à travers une « intensification » de l’agroécologie.

Anderson Diédri

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