Alassane Ouattara a prêté serment pour un troisième mandat
Une dizaine de chefs d’Etat africains ont assisté à la cérémonie de prestation de serment d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat ce lundi. Un troisième mandat qui s’annonce sous fond de détention et de manque de dialogue entre le pouvoir et les principaux leaders de l’opposition.
Le Nigérian Mahamadou Issoufou, le Togolais Faure Gnassingbé, le Ghanéen Nana Akufo-Addo ou encore le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré ont répondu favorablement à l’invitation d’Alassane Ouattara pour sa prestation de serment lors d’une cérémonie annoncée en grande pompe et qui s’est achevée en début d’après-midi à Abidjan. Un moment marqué principalement par l’allocution du président du Conseil constitutionnel et celui de Monsieur Ouattara.
Mamadou Koné, fidèle à sa position sur l’éligibilité du candidat du RHDP a martelé que « quand le Conseil constitutionnel déclare qu’un candidat est éligible, il est éligible. Et quand le Conseil constitutionnel déclare qu’un candidat est élu, il est élu ». Une volonté sans doute de mettre fin au débat sur le caractère illégal du troisième mandat d’Alassane Ouattara tout en regrettant que « ce débat ait d’ailleurs quitté son domaine naturel, à savoir le droit, pour devenir un débat politique et que tout le monde y soit allé de son interprétation ».
J’invite l’ensemble des partis politiques à saisir cette nouvelle opportunité qui s’offre à tous pour aboutir à la décrispation du climat politique, par le dialogue, afin de renforcer la paix et la stabilité dans notre pays. #InvestitureADO pic.twitter.com/IpRR0X3Vjc
— Alassane Ouattara (@AOuattara_PRCI) December 14, 2020
Alassane Ouattara a de son côté rappelé que « les Ivoiriens, dans leur grande majorité, ont fait le choix de la démocratie, le choix de la paix, le choix de la stabilité. Ils ont fait ce choix en dépit de toutes les entraves à l’expression de leur liberté et de leur droit de vote. Ils ont démontré que les urnes doivent rester l’ultime recours pour décider de l’avenir de notre Nation ». Il a aussi indiqué qu’afin de « consolider davantage la cohésion nationale » il envisage « de créer un Ministère en charge de la Réconciliation Nationale dans les prochains jours ». Une annonce qui intervient dans un contexte où – selon l’hebdomadaire ivoirien Ivoir’Hebdo, « 396 personnes proches de l’opposition » sont actuellement incarcérées et plusieurs milliers de personnes auraient quitté la Côte d’Ivoire.
La rédaction