Alassane Ouattara candidat à la présidentielle de 2020 : de héro à zéro
Le faux suspense entretenu par Alassane Ouattara aura accouché de ce à quoi tout le monde s’attendait plus ou moins : sa candidature à sa propre succession. Le chef de l’Etat ivoirien a annoncé jeudi dans un discours télévisé sur la RTI qu’il sera candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Il a fini par se dédire ! L’homme qui avait estimé vouloir transférer le pouvoir à une jeune génération s’accroche finalement au fauteuil présidentiel. Il brigue ainsi un troisième mandat pendant que les opposants affirment que la constitution le lui interdit. Alassane Ouattara, qui gouverne depuis 2011, a déclaré en mars qu’il ne se représenterait pas. Mais son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, alors premier ministre, est décédé en juillet.
A peine le corps de ce dernier porté en terre que des proches et partisans d’Alassane Ouattara lui demandent d’être candidat. Ce à quoi il va finalement céder si cela n’était pas depuis toujours son désir. « J’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens », a déclaré M. Ouattara dans un discours télévisé prononcé à la veille du 60e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. « Compte tenu de ma promesse précédente, cette décision représente un véritable sacrifice pour moi », a-t-il précisé comme pour se dédouaner après une prise de position pour un refus du 3ème mandat salué par le président Macron.
Je salue la décision historique du Président @AOuattara_PRCI, homme de parole et homme d’État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple. https://t.co/oDcmBl1sNW
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 5, 2020
Là où Alassane Ouattara aurait pu quitter la scène politique en héro, il sort finalement par la petite porte avec l’image renforcée d’un homme qui n’a pas su respecter sa propre parole. Le héro de la démocratie va finir zéro de la démocratie ! Cette candidature renforce la tension autour de l’élection présidentielle considérée comme le plus grand test à ce jour de la fragile stabilité du pays depuis la crise post-électorale de 2010-2011.
Ebony T. Christian