Avant l’ouverture de la campagne, les acteurs du marché estimaient généralement que la production mondiale de 2024/25 serait supérieure à celle de la campagne précédente et qu’elle pourrait entraîner un excédent limité. Sachant que la Côte d’Ivoire représente plus de 40 % de la production mondiale, il va sans dire que les données relatives aux arrivées en provenance du pays sont très importantes, non seulement pour la balance commerciale, mais aussi pour l’évolution des prix.
La saison a maintenant démarré et compte tenu des flux d’arrivées de cacao dans un contexte d’augmentation des prix à la production, on s’attendrait généralement à une augmentation continue des flux de cacao d’une année sur l’autre.
Toutefois, pour le mois considéré, les flux d’arrivées en Côte d’Ivoire ont été divergents, ce qui a contribué à l’évolution du prix du cacao à ce moment-là. Les arrivées cumulées en Côte d’Ivoire au cours du mois d’octobre ont oscillé et ont donc affecté les prix. Ceci sera expliqué dans la section sur les mouvements de prix.
L’épuisement des stocks certifiés a encore renforcé les inquiétudes quant à l’approvisionnement adéquat du marché. Le graphique ci-dessous montre le taux de diminution des stocks certifiés au cours du mois d’octobre 2024.
À New York, les stocks de cacao ont atteint leur niveau le plus bas depuis 19 ans le 25 octobre 2024, avec 118 230 tonnes. À Londres, les stocks totaux au 15 octobre 2024 étaient de 29 020 tonnes, contre 150 520 tonnes à la même période de la saison précédente.
Evolution des prix à terme
Les prix du cacao ont évolué à la hausse au cours des deux premières semaines d’octobre, les arrivées en Côte d’Ivoire ayant été signalées à des niveaux très bas. Le 6 octobre, les données relatives aux arrivées faisaient état de 13 000 tonnes, soit une baisse de 74 % par rapport à l’année précédente. Puis, le 13 octobre, avec 100 000 tonnes, les arrivées étaient encore inférieures de 12,3 % à celles de la saison dernière. La baisse des arrivages au cours de cette période a contribué à l’augmentation des prix.
Au milieu du mois, par rapport aux prix du début de la saison, le prix du contrat le plus proche, c’est-à-dire le DEC-24 à Londres, avait augmenté de 12 %, passant de 6 896 dollars US par tonne à 7 736 dollars US par tonne. Pour la même période à New York, les prix ont augmenté de près de 13 %, passant de 7 061 USD à 7 950 USD par tonne. Bien que la baisse des arrivées ait soutenu les prix, elle peut être due à la lenteur du transport des fèves vers les ports, les fortes pluies diluviennes de la période ayant affecté les routes du cacao en Côte d’Ivoire.
En outre, la situation a été aggravée par des précipitations excessives qui empêchent la fermentation et le séchage corrects des fèves et, par conséquent, leur qualité. Les prix peuvent également avoir été soutenus par les données publiées sur les broyages au cours du mois.
En ce qui concerne les broyages pour le trimestre T3.2024, alors que la National Confectioners Association et la Cocoa Association of Asia a affiché des gains en glissement annuel de 11,6 % (109 264 tonnes) et de 2,6 % (216 998 tonnes) respectivement, l’Association européenne du cacao a publié une baisse de 3,3 % (354 334 tonnes). Avec deux des trois principales associations régionales affichant des données positives sur les broyages, la question se pose de savoir si l’offre sera en mesure de répondre à la demande.
Au cours de la troisième semaine du mois, les prix du cacao se sont affaiblis alors que les données sur les arrivées se sont améliorées. Au 20 octobre, les arrivées de Côte d’Ivoire étaient signalées comme étant en hausse de près de 13 % par rapport à l’année précédente, passant de 170 794 tonnes à 192 804 tonnes. Le 24 octobre, les prix étaient tombés à 6 881 dollars la tonne à Londres et à 6 754 dollars la tonne à New York.
La baisse a été de courte durée, car les rapports sur les enquêtes de comptage des gousses pour la récolte principale ont été revus à la baisse, les fortes pluies ayant entraîné un faible taux de survie des chélicères. Les prix ont terminé le mois à 7 785 dollars la tonne à Londres et à 7 371 dollars la tonne à New York. À onze mois de l’échéance, il est encore trop tôt pour se prononcer concrètement sur la production de la saison. Ce rapport présente des sentiments mitigés quant à l’offre de cacao pour la saison en cours.
Source International Cocoa Organization (ICCO) traduit par la rédaction