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Bonne gouvernance : les progrès lents de l’Afrique

L’indice de la fondation Mo Ibrahim sur la bonne gouvernance a été publié lundi à Londres. Il ressort du document que les progrès ont été très lents sur le continent avec un recul concernant la sécurité et l’Etat de droit.

L’indice Mo Ibrahim sur la bonne gouvernance a permis d’établir un rapport qui classe les pays en fonction de leur développement sur les dix dernières années (de 2008 à 2017). Riche homme d’affaires, Mo Ibrahim avait revendu en 2005 son entreprise de téléphonie mobile, Celtel, avant de créer en 2006 sa fondation, dont le siège est à Londres et qui se donne pour mission de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique. La Fondation octroie ponctuellement un prix doté de 5 millions de dollars à un chef d’État africain ayant quitté le pouvoir et qui a fait preuve d’une bonne gouvernance.

L’indice annuel de la gouvernance en Afrique (IAG) est basé cette année sur plus de 100 indicateurs classés en quatre catégories : sécurité et État de droit, participation et droits de l’Homme, développement économique durable et développement humain. Il porte sur 54 pays qui reçoivent chacun une note sur 100. Tout au long de cette décennie de bons élèves ont opéré des changements notables dans plusieurs secteurs de la vie publique et de la gestion socio-politique et économique.

Parmi ces bons élèves figure le Kenya qui est passé du 19ème au 11ème rang, le Maroc de 25ème à 15ème et surtout la Côte d’Ivoire de 41ème à 22ème malgré les nombreux scandales de mauvaise gouvernance qui ont émaillé ces 10 années. La Côte d’Ivoire est aussi le pays qui présente la plus grande progression en matière de gouvernance (+12,7 points). Les cinq pays les plus performants en prenant en compte l’ensemble des indicateurs sont l’île Maurice (79,5), suivi des Seychelles (73,2) du Cap-Vert (71,1) de la Namibie (68,6) et du Botswana (68,5).

La Somalie (13,6) arrive dernière, derrière le Soudan du Sud (19,3), la Libye (28,3), qui a connu la pire détérioration sur dix ans (-15,6), l’Érythrée (29,3) et la République centrafricaine (29,5).

L’indice annuel de la gouvernance en Afrique (IAG) 2018 fait remarquer que la détérioration la plus marquée sur l’ensemble des 54 pays, concerne la sécurité des personnes (-6,1 points), puis la sécurité nationale (-4,4 points), ainsi que le climat des affaires, en baisse de 4,9 points. Le Maroc est le pays qui progresse le plus pour l’ensemble du développement économique durable, avec + 14,1 points.
Au niveau de la santé, le rapport relève une amélioration notable de plus de 7,6 points mais note un « déclin préoccupant » en matière d’éducation sur les cinq dernières années et pratiquement pas de progrès concernant la protection sociale.

Anderson Diédri

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