Les deux premiers producteurs mondiaux de cacao ont décidé mercredi de différer d’au moins un an la mise en œuvre de la Norme internationale ISO34101-4 sur le cacao durable et traçable. Les deux pays ont harmonisé leur position sur ladite norme.
Depuis pratiquement 3 ans, la Côte d’Ivoire et le Ghana qui totalisent à eux seuls 2,9 millions de tonne de cacao – soit 60% de la production mondiale – ont décidé d’accentuer leur coopération pour mieux tirer profit des fèves brunes. Cette collaboration c’était déjà matérialisée par des rencontres afin de mieux lutter contre la fuite de leur production nationale de façon illégale vers l’un ou l’autre des pays.
La Côte d’Ivoire et le Ghana continuent d’échanger sur la politique d’un prix commun garanti aux paysans mais d’ici à ce qu’un accord soit trouvé, les deux pays ont décidé de se pencher sur la Norme internationale ISO34101-4 sur le cacao durable et traçable. Cette norme est portée par l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et le comité européen de normalisation qui veulent parvenir à l’élaboration de standards en matière de cacao durable et traçable.
Cette ambition peine à se réaliser car ces entités n’arrivent pas à parvenir à un consensus. Etant donné que les normes sur le cacao durable et traçable auront un impact sur toute la filière cacaoyère de la Côte d’Ivoire et du Ghana, les deux pays ont décidé de « s’approprier la norme qui est en cours d’élaboration pour essayer de l’améliorer de manière à ce qu’elle convienne à toutes les parties » explique Koné Brahima Yves, Directeur Général du Conseil du Café-Cacao.
Derrière cet objectif d’amélioration de la Norme internationale ISO34101-4 sur le cacao durable et traçable, se cache surtout une volonté de la Côte d’Ivoire et du Ghana de se laisser imposer des normes qui vont desservir des milliers de producteurs.
« Nous ne sommes pas contre la norme ISO, car l’objectif de l’ISO est d’améliorer la sécurité et de faire accepter ce que nous produisons. Mais nous n’allons pas attendre les bras croisés que les institutions internationales nous imposent des normes qui vont desservir nos planteurs. Nous devons nous battre contre cette logique des choses » soutient Hon. Joseph Boahen Aidoo, Directeur Exécutif du Ghana Cocoa Board.
La Norme internationale ISO34101-4 est donc mise en stand-by, le temps de proposer un référentiel qualité qui sera accepté par toutes les parties. La rencontre entre les acteurs ivoiriens et ghanéens du cacao qui se tenait à la salle de conférence de l’Hôtel Tiama Abidjan-Plateau s’est achevé par une déclaration conjointe réaffirmant la position des deux pays.
Le Conseil du Café-Cacao et le Ghana Cocoa Board ont aussi annoncé qu’ils envisagent de mettre en place un prix FOB (vente sans frais à bord) et d’harmoniser leur système de vente du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana.
« Nous sommes d’accord pour nous entendre sur les prix à garantir aux planteurs. D’ailleurs, dès la prochaine saison qui débute en octobre, nous allons annoncer les prix le même jour soit le 1er octobre ce qui n’était encore jamais arrivé par le passé » souligne Joseph Boahen Aidoo, Directeur Exécutif du Ghana Cocoa Board.
SUY Kahofi
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