Economie

Cacao : le prix minimum étudié par la Côte d’Ivoire et le Ghana

Afin de parvenir à un prix minimum qui profite à leurs producteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana se réunissent ce mercredi à Abidjan pour établir un mécanisme de vente de leur cacao.

La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux de cacao travaillent de plus en plus ensemble pour revaloriser le prix de cette matière première agricole dont ils ‘contrôlent’ plus de 60% de la production. Le 12 juin dernier, dans une décision qualifiée d’historique par les spécialistes du cacao, les deux pays, ont suspendu la vente des récoltes de 2020/2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place d’un prix minimum.

Ce prix ne serait pas en deçà de 2.600 dollars la tonne, selon des projections faites à Accra il y a deux semaines. « La réunion de mercredi est une réunion technique pour la mise en œuvre de la décision d’Accra. Nos différents experts vont se mettre ensemble pour aboutir à un accord sur l’applicabilité de ce prix plancher » précise Yves Koné, président du Conseil du café-cacao évoquant un consensus trouvé à Accra.

L’adoption d’un prix minimum permettra de garantir aux producteurs une meilleure rémunération et de lutter contre le fléau de la fuite du cacao. En effet, la différence de prix payé aux producteurs des deux côtés de la frontière de la Côte d’Ivoire et du Ghana suscite la contrebande, source de tensions. Les deux pays voisins d’Afrique produisent plus de 60% du cacao mondial. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial avec une production d’environ 2 millions de tonnes par an, dont elle ne transforme que moins de 500.000 tonnes. La Côte d’Ivoire et le Ghana ont donc les moyens d’influencer sur le prix du cacao.

« Nous n’avons jamais voulu de confrontations avec nos partenaires. A Accra, sauf changement, toutes les parties étaient tombées d’accord pour dire que ce prix – 2.600 dollars la tonne du cacao (NDLR) – était juste. Il y a même eu des voix parmi les industriels qui s’étaient élevées pour affirmer que les planteurs doivent avoir plus » indique Yves Koné, président du Conseil du café-cacao.

Sur les 100 milliards de dollars que représente le marché mondial du cacao, seuls 6 milliards reviennent aux agriculteurs. Une situation « déraisonnable », avait fustigé le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia. « Un juste prix des fèves de cacao serait une grande aide pour appuyer les investissements du gouvernement dans les infrastructures rurales et pour améliorer les conditions de vie » avait-il argumenté.

Traoré Bakary

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