Nouvelle condamnation dans le camp Gbagbo. Le fils de l’ancien président ivoirien a écopé ce vendredi de six mois de prison ferme.
Après le père, place au fils ! La semaine dernière, Laurent Gbagbo était condamné à 20 ans de prison pour crime économique. Cette semaine, c’est son fils Michel qui sera privé de liberté pendant 6 mois pour ‘complicité de divulgation de fausses nouvelles’. Cette accusation du ministère public fait suite aux propos que le fils de Laurent Gbagbo a tenu dans un entretien à Koaci.com en mai 2016. En effet, Michel Gbagbo avait déclaré que « 250 personnes étaient encore détenues dans les prisons » ivoiriennes et que « 300 personnes (…) inculpées et placées sous mandat de dépôt depuis 2011 étaient portées disparues ». Deux semaines après la mise en ligne de cette interview, Michel Gbagbo et Laurent Despas, directeur du site d’information Koaci.com étaient inculpés par la justice ivoirienne.
Au terme d’un procès qualifié de purement politique et de harcèlement par la défense, Michel Gbagbo a été condamné vendredi à six mois de prison ferme et à 500.000 francs CFA d’amende. De son côté, le journaliste français et directeur du site d’information Koaci.com a été condamné à 10 millions de FCFA d’amende par le tribunal correctionnel d’Abidjan cette fois ci pour ‘divulgation de fausses nouvelles’.
La défense entend faire appel car selon Me Dadjé Rodrigue, ces condamnations « pourraient constituer un précédent grave en matière de liberté de la presse en Côte d’Ivoire ». Alors que ce matin même (vendredi 26 janvier 2017) la presse ivoirienne présentait ses vœux au Président de la République sous fond d’appel à plus de liberté pour la presse, force est de constater que pour avoir recueilli les propos d’une personnalité politique un journaliste est condamné.
« Notre pays est en train de régresser considérablement en termes de liberté de la presse et de droits de l’homme. Les journalistes pourraient désormais se faire condamner pour avoir simplement recueilli les propos de personnes ou personnalités si le pouvoir ivoirien estime ne pas partager ce point de vue », a indiqué Me Dadjé Rodrigue.
Pour les partisans et proches de Laurent Gbagbo le calvaire judiciaire semble se poursuivre eux qui depuis la fin de la crise post-électorale ne cessent de dénoncer une justice des vainqueurs ou une justice à deux vitesses.
SUY Kahofi
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