Les oisillons égarés ont vite fait de regagner le nid !
La Commission électorale indépendante a publié les résultats de l’élection législative du dimanche 18 décembre. Sans surprise, c’est le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui obtient la majorité des sièges.
La Côte d’Ivoire s’est mise en mode pause le temps d’une élection. Pendant plusieurs jours toute l’actualité, les causeries entre amies, les petites colères, le buzz sur internet reposaient sur le processus des élections législatives. La course s’achève aussi bien pour les candidats que les électeurs et les passionnés du débat politique. Coupe de champagne et joie dans les états-majors des candidats vainqueurs; amertume tristesse et désolation pour les perdants qui devront attendre 2020 pour tenter de nouveau leur chance. Et dans ce concert d’émotion, c’est le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui se frotte les mains.
Selon la Commission électorale indépendante qui fixe le taux de participation aux législatives à 34,10%, c’est la coalition au pouvoir qui arrive en tête après le scrutin. Le RHDP rafle 167 sièges, soit 65,75 % des sièges de la première législature de la 3ème République. Voici un confortable score qui permettra sans doute au Président Alassane Ouattara de faire valider sans soucis tous les projets de lois nécessaires à l’exécution de son projet politique, social et économique. Les indépendants arrivent en seconde position avec 75 sièges (29,53 %) suivis de l’UDPCI (6 sièges-2,36 %), l’UPCI (3 sièges-1,18 %) et le FPI tendance Pascal Affi N’guessan (3 sièges-1,18 %).
La première observation de ce scrutin est sans doute l’incroyable percée des candidats indépendants. Avec 75 sièges, il y a matière à réflexion pour les partis politiques en ce qui concerne le respect du choix de la base. Entre l’orgueil d’un leader soucieux de positionner ses fidèles lieutenants et la volonté des militants, il y a souvent une grande différence. Mais doit-on réellement s’inquiéter de ce divorce momentané entre la direction d’un parti et quelques « frondeurs » pour ne pas dire « indisciplinés » d’un soir ? C’est connu, la réalité politique du moment peut obliger un politicien à faire cavalier solitaire juste pour montrer à la direction de son parti qu’elle s’est trompée. En surfant sur cette vague certains réussissent à se faire élire.
Et après ? La question mérite d’être posée car en Côte d’Ivoire s’est connu : on ne reste pas indépendant toute une vie ! D’ici quelques jours, les mêmes scènes hypocrites de réconciliation auront lieu dans les quartiers généraux des partis politiques. Les fils et filles prodiges reviendront à la maison la larme à l’œil. Encore une fois, ce sont les électeurs qui seront les dindons de la farce. Véritable foutaise électorale car ces indépendants qui retournent dans leurs partis ne font que promouvoir un abus de confiance politique envers le peuple et retarder pour longtemps l’esprit d’une Assemblée Nationale où les débats sont équilibrés et réellement constructifs. Même en colère et crédités 167 sièges, les grands décideurs du RHDP ne refuseront pas les ralliements car l’abondance de gigots dans le chaudron ne nuit pas…bien au contraire. C’est clair, l’esprit indépendant à la Podemos au sein de l’Assemblée Nationale ivoirienne ce n’est pas pour demain.
SUY Kahofi
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