Les pays de la sous-région ouest-africaine plaident pour la promotion de l’approche santé publique dans la lutte contre la drogue au lieu d’une politique basée sur la répression dont l’efficacité reste jusque-là limitée.
Les politiques en matière de drogue ont longtemps privilégié la répression sans arriver à bout du fléau du trafic et de la consommation qui prennent de l’ampleur. Il faut donc changer de paradigme. C’est la proposition faite à l’issue de la Consultation multisectorielle sur la réforme des politiques en matière de drogue dans la région du Fleuve Mano qui s’est tenue à Abidjan du 25 au 26 octobre 2017. Les participants venus des quatre pays de la région du Fleuve Mano (Côte d’Ivoire, Guinée, Libéria et Sierra Leone) et de trois pays de la CEDEAO (Benin, Ghana et Sénégal) ainsi qu’une représentation de la Commission de la CEDEAO, ont recommandé de « promouvoir l’approche santé publique dans la lutte contre la drogue, en plus des aspects sécuritaires et de sûreté nationale ». Des réformes politiques et juridiques sont souhaitées à cet effet.
Dans le communiqué final lu par Bamba Sindou, Coordonnateur général du Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains (RAIDH) et point focal du Réseau ouest africain des politiques en matière de drogues (WADPN), les participants préconisent que les Etats consacrent plus de ressources « pour développer les centres spécialisés dans le traitement et la prise en charge des consommateurs de drogue ». La Consultation souhaite l’intégration de la réduction des risques dans les politiques nationales pour compléter la réduction de la demande et de l’offre et aussi la mise en place des programmes pour faciliter l’accès aux soins dans les prisons.
L’intensification et la concentration de la lutte contre la production, le trafic et les réseaux criminels à grande échelle de drogue plutôt que vers les petits consommateurs de drogues sont également suggérées. Les participants recommandent la sensibilisation sur les drogues et l’éducation et la communication pour un changement de comportement pour réduire la prévalence de la consommation de drogues dans la sous-région.
Pour Madame Chizoba Chine, représentant la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), les participants doivent « continuer le plaidoyer » à l’endroit des présidents et des ministres de leurs pays respectifs pour obtenir les réformes et changements souhaités. Quant à Charles Kojo Vandyck, responsable du département renforcement des capacités à l’Institut de la Société civile de l’Afrique de l’ouest (WACSI), il a exhorté les parties prenantes à « amplifier » les recommandations dans leurs pays. « La suite des actions est plus importante dans nos différents pays notamment au niveau de la société civile », observe-t-il.
Anderson Diédri
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