L’image de ce personnage volumineux avec une petite tête chauve et attaché par une corde est connue de bon nombre d’ivoiriens surtout ceux qui sont nés après 1960. Enfants, la rumeur est venue à eux en présentant l’être sur la photo comme étant le « génie de Sassandra ». Grâce à une recherche par image inversée, Eburnie Today a retrouvé la véritable identité de l’être sur la photo.
L’histoire de ce génie, visiblement ennemi du développement, est assez floue. Deux évènements sont liés à ce mythe. Certains affirment que le génie se serait opposé aux ingénieurs en charge de la construction du barrage de Buyo sur le fleuve Sassandra entre 1970 et 1980. D’autres précisent qu’il était opposé à la construction d’un pont sur le fleuve Sassandra en 1990 dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs ce que rappelle la page Sassandra Le Gbôklè le 19 septembre 2022.
Mais, l’être sur la photo n’est pas un génie. Si entre 1970 et 1990 internet n’était pas accessible à tous, aujourd’hui en 2022, il est possible de pouvoir vérifier l’origine d’une image grâce à une recherche par image inversée. C’est que nous faisons avec la fameuse photo du génie de Sassandra. En utilisant Google Image pour notre recherche, les occurrences de la photo nous ramènent à deux noms : l’auteur de la photo (ou plutôt du dessin) et celui de l’être sur l’image.
KING ZAMP est ce personnage volumineux avec une petite tête chauve attaché par une corde. Il ne s’agit pas d’un génie observé sur le fleuve Sassandra mais plutôt d’un personnage visiblement tiré de l’imaginaire de l’auteur Thomas Glynn. L’auteur du dessin est Tom Ingham, un illustrateur très actif qui vivait aux Etats-Unis selon le site de vente d’œuvres d’art aux enchères askART. Nos recherches nous ont permis également de retrouver l’intégralité d’un article de cette fiction qui débute par cette interrogation : « Elle était grande, blanche et nue, et voulait le peindre. Qu’y a-t-il de mal à ça ? »
KING ZAMP n’est pas le génie du fleuve Sassandra mais plutôt un personnage de fiction imaginé par Thomas Glynn et dessiné par l’illustrateur Tom Ingham.
Traoré Bakary
