Présent en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une tournée africaine, le président de l’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure Charles Brown plaide pour l’élimination du mercure dans les soins dentaires à travers la mise en place d’une réglementation à cet effet.
« Le mercure est un danger », a prévenu le dimanche 22 octobre 2017 le président de l’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure lors d’une rencontre avec la presse à l’université de Cocody. Charles Brown, qui entame une tournée africaine qui doit notamment le conduire, outre la Côte d’Ivoire, au Togo, au Benin, au Cameroun et au Nigéria, plaide pour la fin de l’utilisation de l’amalgame dans les soins dentaires. Une campagne que l’Alliance a commencée en 2010.
Cet avocat américain, qui effectue son 7ème voyage en Afrique pour sensibiliser sur la fin de l’amalgame et l’utilisation du mercure dans la dentisterie rencontrera ce lundi 23 octobre le ministère ivoirien de la santé, le ministère de l’environnement et l’Ecole de dentisterie. Objectif : expliquer aux décideurs ivoiriens que les amalgames dentaires, qui contiennent 50% de mercure, sont dangereux pour la santé des populations et aussi pour l’environnement. Mais surtout les convaincre de ratifier la Convention de Minamata sur le mercure adoptée en 2013.
« Si nous pouvons avoir une réglementation pour interdire les amalgames, ça serait un plus », espère Charles Brown.
Le président de l’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure souligne qu’il est temps de mettre fin aux amalgames et d’utiliser les alternatives. « Les alternatives sont non polluantes. Elles sont les matériaux pour le 21ème siècle », fait-il observer.
Le Centre africain pour la santé environnementale (CASE), créé il y a deux ans et dont le siège est en Côte d’Ivoire, intensifie sur le continent cette campagne de sensibilisation pour l’élimination du mercure dans la dentisterie. Pour son président Dominique Bally Kpokro, par ailleurs vice-président Afrique de l’Alliance pour une dentisterie sans mercure, des mesures réalisées en Côte d’Ivoire cette année montrent que les quantités de mercure sont largement au-delà des normes.
Des mesures allant jusqu’à 5000 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) ont été enregistrées dans certains cabinets dentaires là où l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 1000 ng/ m3 de mercure dans l’air ambiant.
« Au niveau des CHU [Centre hospitalier universitaire], nous avons 3000 ng/m3, soit 3 fois la norme de l’OMS », explique Dominique Bally Pkokro.
Anderson Diédri
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