Au Niger, les radios communautaires sont les plus proches des populations. Elles contribuent au développement local des communautés mais font face à d’énorme difficultés sur le plan économique et organisationnel. La Coordination nationale des radios communautaires du Niger (CN-RACOM Niger) veut désormais œuvrer à trouver des solutions durables aux problèmes des radios communautaires du Niger.
La radio est un média qui a encore de beaux jours devant elle sur le continent africain. Et si elle est omniprésente dans la culture de l’information des populations, c’est tout simplement parce que la radio épouse en tout point l’art de la transmission orale de l’information propre aux peuples et civilisations de l’Afrique. Dans le contexte national du Niger, pays sahélien, cette réalité est indiscutable. Selon le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) du Niger, un peu plus 70% de la population continue de s’informer via la radio notamment les radios communautaires.
Ces radios qui sont les plus proches des populations proposent au quotidien un nombre très important de productions sur différentes thématiques. Ces productions s’adaptent aux besoins des populations locales dont les priorités en termes de développement socio-économiques diffèrent de ceux des grandes agglomérations du Niger. A titre d’exemple, les émissions de santé, d’éducation et ceux dédiés à l’agriculture occupent une place importante au niveau des grilles de programmes.
« Les émissions de santé se penchent généralement sur la sensibilisation contre des maladies endémiques comme le paludisme, la promotion des bonnes pratiques d’hygiène pour éviter les maladies diarrhéiques, la lutte contre la polio sans oublier l’éducation sexuelle des femmes et des jeunes filles » indique Yaya Zouéra Nouhou directrice de Radio Scouts Niamey.
Il faut aussi ajouter les émissions de sensibilisation pour améliorer le taux de fréquentation des formations sanitaires par les femmes et celles relatives à la lutte les MST et le VIH-SIDA. Au niveau de l’agriculture, les radios communautaires accompagnent les producteurs et éleveurs. On note de Tilabéri à Diffa en passant par Agadez et Gaya « des émissions sur l’utilisation responsable des engrais et pesticides, la promotion des bonnes pratiques agricoles et la diffusion des informations météorologiques » souligne Amadou Sabo directeur de Radio Nazari dans la région de Dosso. Sur le plan de l’éducation, les radios proposent des émissions sur la scolarisation des filles, l’alphabétisation et le planning familiale.
Ces programmes produits au quotidien par des bénévoles motivés pour la cause de leurs communautés démontrent l’importance de la radio pour les populations à la base. Partout au Niger, dans chaque département ou région, une des 184 radios que compte le pays (cf. répertoire des radios communautaires CN-RACOM et CSC) peut être écoutée sans difficultés. Vu leur nombre, les radios communautaires du Niger ont décidé de s’unir au sein d’une faitière : la CN-RACOM (Coordination nationale des radios communautaires du Niger). Moussa Hassane est le Coordonnateur de la CN-RACOM du Niger, il nous présente cette structure qui se donne pour ambition de développer les radios communautaires du Niger.
L’existence de la CN-RACOM depuis 2007 se justifie par le fait que les radios communautaires du Niger font face à de nombreuses difficultés. Il s’agit notamment des problèmes d’ordre économique, organisationnel et de formation (renforcement des capacités). En effet le personnel des radios communautaires est bénévole. Ce personnel est très peu formé et surtout pas souvent outillé pour produire des émissions de qualité. Au-delà, la précarité financière des agents des radios occasionne des départs ou des abandons pour d’autres activités plus lucratives qui crée un vide dans l’exécution des programmes. Sur le plan organisationnel, les directions des radios communautaires ont besoin d’accompagnement pour une meilleure gestion. A cela s’ajoute le manque de moyen pour l’acquisition et le renouvellement du matériel. C’est d’ailleurs sur ces différents points (difficultés) que les premiers responsables des radios communautaires interpellent la CN-RACOM.
Avec un taux d’analphabétisme estimé à 67% de la population totale, les radios communautaires ont un rôle d’éducation et de sensibilisation assez important à jouer. La CN-RACOM le comprend d’où l’exécution d’un programme visant à mieux équiper les radios. 34 radios communautaires ont bénéficié de ce projet de réhabilitation partielle ou totale des stations. Les dons aux radios étaient composés de dipôles, d’émetteurs, de tables de mixages, de panneaux solaires et de batterie pour le stockage d’énergie. Plusieurs projets de formation ont été aussi conduits par la CN-RACOM. L’organisation entend se donner les moyens d’en faire un peu plus pour les radios dans les prochaines années.
SUY Kahofi, Niamey
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