Société

Colère au débarcadère Mohamed VI de Locodjro

Mercredi, les acteurs de la filière pêche du débarcadère Mohamed VI de Locodjro dont un fort contingent de mareyeuses ont battu le pavé pour exprimer leur colère. Au cœur de leur ras-le-bol, l’activité de pêche qui tourne au ralenti sur le site inauguré il y a à peine un an.

La rencontre entre le ministre des ressources animales et halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani et la Coopérative des mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques d’Abidjan (CMATPHA) semble avoir accouché d’une souris ! La preuve avec la journée de forte tension hier sur le site du débarcadère Mohamed VI de Locodjro. Les mareyeuses qui ont bloqué l’accès du site à l’administration se sentent flouer par le gouvernement ivoirien qui avait pourtant promis que ce site serait le point névralgique de la pêche artisanale à Abidjan et ces environs.

Un an après, le débarcadère d’une valeur de 2,6 milliards qui montre déjà des signes de fatigue, est exploité à moins de 5% de sa capacité. Près de 4.000 personnes dont 2.400 marins pêcheurs et 1.600 mareyeuses devaient théoriquement se frotter les mains mais ici dette et raréfaction des débarquements de pirogues se conjuguent. Gisèle Kra, une mareyeuse indique qu’à peine 50 personnes travaillent encore sur ce site moderne. La cause, les pirogues ne s’aventurent que rarement vers le débarcadère. Faute de poissons, confrontées aux taxes et autres frais d’intrants pour leur activité, les mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques ne peuvent plus régler les piroguiers qui préfèrent désormais débarquer à Abobo-Doumé.

Le débarcadère Mohamed VI de Locodjro est resté fermé mercredi

Le gouvernement comptait faire du débarcadère l’unique point de chute de la production annuelle de poisson estimée à 30.000 tonnes. Et pour y arriver, il a demandé le démantèlement des 6 autres débarcadères considérés comme illégaux mais qui continuent de fonctionner. La survie du débarcadère Mohamed VI de Locodjro est en danger si les débarquements des pirogues ne sont pas effectifs sur le site.

« Tant que les pirogues ne viennent pas au débarcadère, l’administration sera bloquée » martèle Déborah Gnéné, présidente de la Coopérative des mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques d’Abidjan (CMATPHA).

Le ministre des ressources animales et halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, rassure, 200 millions de f CFA seront débloqués pour permettre aux femmes d’acquérir le poisson. Mais pour les mareyeuses, l’argent ne résoudra pas le problème. Le gouvernement doit veiller à ce que les quelques 400 pirogues du secteur de la pêche artisanale débarque effectivement leurs prises au débarcadère Mohamed VI de Locodjro.

Anderson Diédri

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