Société

Colère des ivoiriens à Tunis

Les ivoiriens résidants à Tunis ont organisé une manifestation après le meurtre du chef de leur communauté dans la capitale économique tunisienne.

Falikou Coulibaly, qui dirigeait l’Association des Ivoiriens de Tunisie, a été tué lorsque deux hommes ont tenté de lui voler son téléphone dimanche soir, selon les autorités tunisiennes. Walid Hakima, le porte-parole de la sûreté nationale confirme que « deux hommes l’ont attaqué et l’ont poignardé ». Cinq personnes en lien avec ce meurtre ont été arrêtées. Les ivoiriens ont qualifié ce meurtre du chef de leur communauté en Tunisie d’attaque « raciste ».

Environ un millier de personnes se sont rassemblés devant l’ambassade de Côte d’Ivoire dans la capitale Tunis en criant des slogans comme « Pour que cela ne se reproduise pas en Tunisie » et brandissant des banderoles sur lesquelles était écrit : « Paix, justice et liberté ». Les forces de sécurité étaient déployées en force autour des manifestants. « C’est un crime raciste », a affirmé Naounou Herman, secrétaire général de l’Association des Ivoiriens en Tunisie.

« Nous organisons cette manifestation pour montrer au monde que nous sommes fatigués de la violence contre nous tout le temps (…) Koulibaly a été tué parce qu’il voulait défendre ses frères et ses sœurs », a-t-il ajouté.

La Ligue tunisienne des droits de l’Homme a appelé dans un communiqué les autorités à « garantir la sécurité de tous les citoyens », dont les étrangers. Des associations, comme l’Association des Ivoiriens de Tunisie, se font régulièrement l’écho d’agressions visant des personnes en raison de leur couleur de peau. En août, une femme ivoirienne qui avait réagi à des insultes à Tunis avait été violemment frappée. En octobre, le Parlement tunisien avait voté une loi attendue de longue date criminalisant les propos racistes, l’incitation à la haine et les discriminations, une avancée qualifiée d’historique par les associations défendant les minorités.

« L’incitation à la haine », les « menaces racistes », la « diffusion » et « l’apologie du racisme » ainsi que la « création » ou la « participation à une organisation soutenant de façon claire et répétitive les discriminations » sont passibles de un à trois ans de prison, et jusqu’à 3.000 dinars (autour de 1.000 euros) d’amende.

Ebony T. Christian

Comments

comments

Eburnie Today

Share
Published by
Eburnie Today

Recent Posts

Une vidéo de soutien au président burkinabé aux Etats Unis ? FAUX (podcast)

Le 21 avril, la junte au pouvoir au Burkina Faso a de nouveau affirmé avoir…

1 semaine ago

Cette photo censée montrer Paul Kagamé saluant Félix Tshisekedi à Libreville n’est pas récente

Une photo identifiée sur X, anciennement Twitter, montre Paul Kagamé et Félix Tshisekedi se saluant…

2 semaines ago

Le Monde diplomatique n’a jamais révélé l’ingérence de la France dans les élections ivoirienne et camerounaise (podcast)

L’élection présidentielle ivoirienne est attendue cette année en octobre. Selon un commentateur de l’actualité en…

3 semaines ago

La prétendue vidéo de soutien au président du Burkina Faso été enregistrée en Serbie

Le 21 avril, la junte au pouvoir au Burkina Faso a de nouveau affirmé avoir…

4 semaines ago

Attention cette vidéo générée par IA ne montre pas les incendies en Israël

Depuis fin avril 2025, Israël fait face à de violents incendies. Plusieurs images et vidéos…

4 semaines ago

Cette image ne montre pas un affrontement politique à Marcory

Les partisans d’Alassane Ouattara et ceux de Tidjane Thiam se sont affrontés dans la commune…

1 mois ago