Face à la déforestation, les populations sont sensibilisées à se tourner vers les énergies de cuisson propre.
20% des ménages en Côte d’Ivoire (dont 90% à Abidjan) utilisent le gaz butane dont la consommation est de 200 000 tonnes, avec un taux d’augmentation moyen de 7% par an. Les 80% des 4,5 millions de ménages utilisent le bois de chauffe ou le charbon de bois. Ce qui contribue fortement à la déforestation. D’ailleurs, le bois de chauffe est le deuxième facteur de déforestation en Côte d’Ivoire, pays qui a perdu 84% de son couvert forestier pour se retrouver aujourd’hui avec moins de trois millions d’hectares de forêt.
A l’occasion de la première Journée nationale sur les énergies de cuisson en Côte d’Ivoire organisée par l’Alliance ivoirienne pour les foyers améliorés et les énergies de cuisson propre (CIACC) ce jeudi 8 juin 2017 à l’hôtel Belle Côte, autour du thème : « Energie de cuisson et développement durable en Côte d’Ivoire : défis et perspectives », le directeur général de l’Environnement a invité les populations à mettre l’accent sur les fourneaux et combustibles propres pour préserver la santé et l’environnement confronté à la déforestation.
« L’impact sur l’économie n’est pas négligeable car s’il n’y a pas de forêt, il n’y aura pas d’agriculture, également il n’y aura pas de produits de rente comme le café et le cacao », prévient le Dr Aboua Gustave, représentant la ministre de la salubrité, de l’environnement et du développement durable Anne-Désirée Ouloto.
« D’après les études de l’Oms, les énergies de cuisson, ça veut dire les pollutions intérieures sont responsables de 40 à 60% de la mortalité maternelle et infantile. Donc cela interpelle le monde entier et la Côte d’Ivoire n’est pas en reste », ajoute-t-il.
En Côte d’Ivoire, les combustibles domestiques tuent 22 000 personnes chaque année. Au nombre desquels beaucoup de femmes qui fument le poisson avec le bois de chauffe puisqu’elles sont constamment exposées à la fumée qui est toxique. Pour Honoré Jibikilayi, président de l’Alliance ivoirienne pour les foyers améliorés et les énergies de cuisson propre (CIACC), la problématique des combustibles de cuisson est aujourd’hui un crucial problème de santé auquel il faut apporter des solutions urgentes.
« Aujourd’hui, c’est un problème de santé publique pour nous face auquel, à mon sens, tout le pays devait se lever. Quelles sont les solutions les solutions que nous devons apporter non seulement à la déforestation mais aussi à ce problème de santé publique ? C’est un problème de développement, c’est un problème social », interpelle-t-il.
Pour réduire la pression sur les ressources forestières, le Colonel Soro Yamani, directeur général des Eaux et forêts, assure que le ministère des eaux et forêts, à travers son Plan de développement stratégique à l’horizon 2045, entend « trouver un équilibre entre les besoins de cuisson en bois de chauffage dans les ménages et la gestion du milieu naturel ».
Il faut dire que le Mali, le Burkina-Faso et le Sénégal ont été invités à cette journée pour partager leurs expériences en matière d’énergies de cuisson propre.
Anderson Diédri
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