La consolidation de la 3ème République au cœur d’une conférence
« Perspectives pour le renforcement de la démocratie et des institutions », c’est autour de ce thème que les habitués des Jeudi libéraux de la Fondation Friedrich Neumann se sont réunis ce 26 janvier. Le Professeur Martin Bléou et le politologue Docteur Julien-Geoffroy Kouao ont partagé leur regard sur les débuts de la 3ème République.
Le thème central de la conférence a été décliné en deux approches pour permettre au public de mieux le cerner. Docteur Julien-Geoffroy Kouao, le premier panéliste, a eu la tâche de se prononcer sur les élections législatives de 2016 et la recomposition du champ politique ivoirien. Faisant un bref précis sur l’évolution politique de la Côte d’Ivoire depuis son indépendant, le politologue est revenu sur l’actualité des législatives notamment sur l’aspect du casting politique qui aura permis une percée des candidats indépendants et l’arrivée de nouveaux partis politiques à l’Assemblée Nationale.
Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le Front Populaire Ivoirien (FPI), l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) et l’UPCI (Union Pour la Côte d’Ivoire) se partagent les sièges du parlement. Une nouvelle configuration sur papier qui risque de tourner à l’avantage du RHDP, la coalition au pouvoir, car c’est connu « les politiciens ivoiriens ne restent pas indépendant à vie » a fait remarquer le conférencier. Dans ce contexte, pourra-t-on voir un débat contradictoire au sein de l’hémicycle ? Docteur Julien-Geoffroy Kouao reste sceptique car le vent de l’Houphouëtisme qui soufflera sur le parlement risque d’y installer sans doute l’esprit de la pensée unique.
Dans ce schéma politique, comment arriver à renforcer la démocratie participative et les institutions représentatives ? En guise de réponse à cette préoccupation, Professeur Martin Bléou (le deuxième conférencier) a invité l’assistance à jeter un regard critique sur le modèle politique de la Côte d’Ivoire et surtout sur le socle des Institutions : La Constitution. Bien que la nouvelle dont s’est dotée la Côte d’Ivoire intègre quelques nouveautés, l’essentiel des dispositions visant à garantir des Institutions fortes et promouvoir la démocratie participative reste à améliorer. Pour le Professeur Martin Bléou, si la Côte d’Ivoire veut bâtir une vraie et solide démocratie, il est capital d’impliquer le citoyen dans le débat politique et cela passe par des dispositions claires inscrites dans la loi fondamentale.
« Le pouvoir politique est l’affaire de tous » a-t-il martelé avant de préciser que l’éducation à la démocratie reste un impératif pour un pays qui aspire à la maturité politique. Et si l’éducation à la démocratie passe par l’action de la société civile et des partis politiques, il est bon de noter que la liberté d’expression garantie à chaque citoyen et la promotion du débat contradictoire dans les espaces publics y compris les médias à capitaux publics peuvent aider à construire la maturité politique des Ivoiriens.
SUY Kahofi