Les divisions réapparaissent à la COP 25 au moment où les pourparlers des Nations Unies sur le climat à Madrid entrent dans leur dernière journée. Des divisions réapparaissent entre les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre et les petits États insulaires.
Les négociateurs tentent de parvenir à un accord dans la capitale espagnole qui verrait les pays prendre de nouveaux engagements en faveur du climat d’ici la fin de 2020. Mais de sérieux désaccords sont apparus quant aux politiques et mesures visant la réduction des émissions de CO2 que les principaux pays émetteurs devraient adopter. Les pourparlers se sont également enlisés sur des questions techniques essentielles. Les négociateurs sont arrivés à Madrid il y a deux semaines avec les mots du secrétaire général de l’ONU retentissant encore à leurs oreilles. « Le point de non-retour n’est plus loin à l’horizon, il est en vue et se rapproche de nous à toute vitesse » avait martelé António Guterres face aux délégués.
Malgré son appel pressant à œuvrer pour un accord, la conférence s’est enlisée dans un débat technique de fond sur un certain nombre de questions, notamment le rôle et l’organisation du marché du carbone et le financement des pertes et des dommages causés par la hausse des températures. La question clé du relèvement des ambitions a également été au centre des discussions.
En réponse aux messages de la science et des grévistes scolaires, les pays qui organisent cette COP souhaitent vivement qu’une décision finale soit prise et qui permettrait aux pays de mettre sur la table de nouveaux plans ambitieux de réduction de CO2. Selon l’ONU, 84 pays ont promis d’améliorer leurs plans nationaux d’ici la fin de l’année prochaine. Quelque 73 d’entre eux ont dit qu’ils se fixeront un objectif à long terme de zéro net d’ici le milieu du siècle.
Les négociateurs de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) ont souligné à l’unanimité la responsabilité des pays comme l’Australie, les États-Unis, le Canada, la Russie, l’Inde, la Chine et le Brésil dans les émissions de CO2. Ces pays n’avaient pas soumis de plans révisés qui aideraient le monde à maintenir la hausse des températures mondiales en dessous de 1,5°C au cours du siècle.
En plus de citer des noms, les membres de l’AOSIS étaient furieux de la pression exercée sur les nations insulaires pour qu’elles fassent des compromis sur des questions clés. « Nous sommes consternés par l’état d’avancement des négociations – à ce stade, nous sommes acculés, nous craignons de devoir céder sur trop de questions qui mineraient l’intégrité même de l’accord de Paris », a déclaré Carlos Fuller, négociateur en chef de l’AOSIS. « Ce qui nous attend, c’est un niveau de compromis si important qu’il souligne le manque d’ambition, la gravité de l’urgence climatique et la nécessité urgente d’assurer l’avenir de nos îles ».
Renforçant le sentiment de division, l’Inde, soutenue par la Chine, l’Arabie saoudite et le Brésil, prend fermement position sur les promesses faites par les pays les plus riches dans les accords précédents avant la signature de l’accord de Paris en 2015. Ils insistent pour que les promesses de réduction du carbone d’ici 2020 soient examinées et si les pays n’ont pas atteint leurs objectifs, ceux-ci devraient être reportés à l’après-2020. Signé en 2015, l’accord de Paris sur le climat a vu tous les pays, y compris l’Inde, s’engager à prendre des mesures.
Il s’agissait d’une concession clé pour les pays riches qui insistaient sur le fait que l’accord ne fonctionnerait que si tout le monde s’engageait à réduire les émissions de carbone, contrairement aux accords précédents dans lesquels seuls les mieux nantis devaient limiter leurs émissions. L’Inde veut maintenant voir des preuves que, d’ici 2020, les pays développés tiennent leurs promesses.
« L’accord de Paris parle du leadership des pays développés, il parle de la pointe des émissions des gaz à effet de serre dans ces pays plus tôt, donc nous devons voir de plus près ces choses car les engagement pris doivent être honorés », a déclaré Ravi Shankar Prasad, négociateur en chef de l’Inde. Les pays développés considèrent la position indienne comme une tactique, où les négociateurs du pays essaient de revenir à la situation d’avant Paris.
Avant l’accord obtenu dans la capitale française, les pays riches faisant le plus gros du travail, tandis que la Chine, l’Inde et d’autres en faisaient moins. Certains politiciens présents à cette réunion estiment qu’il y a trop d’intérêt personnel et pas assez de pays qui regardent la situation dans son ensemble. « Franchement, je suis fatigué d’entendre les grands émetteurs excuser l’inaction en réduisant leurs propres émissions au motif qu’elles ne représentent qu’une fraction du total mondial », a déclaré le Premier ministre des Fidji, Frank Bainimarama.
« La vérité est que, dans une famille de près de 200 nations, les efforts collectifs sont essentiels. Nous devons tous prendre nos responsabilités, et nous devons tous jouer notre rôle pour atteindre l’objectif zéro émission ». Pour le Premier ministre des Fidji tous les pays du monde sont tous dans le même canoë. Mais actuellement, ce canoë prend l’eau avec près de 200 trous et très peu de pays se penchent sur la situation pour essayer de réparer l’embarcation en péril.
Ebony T. Chrisitan envoyé spécial à Madrid
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