Les plus longs pourparlers des Nations Unies sur le climat se sont finalement achevés à Madrid par ce qui serait juste d’être qualifié de compromis. Les délégués épuisés sont parvenus à un accord sur la question clé de l’augmentation de la réponse mondiale à la réduction du CO2.
Tous les pays devront mettre sur la table de nouveaux engagements climatiques d’ici la prochaine grande conférence sur le climat à Glasgow, l’année prochaine. Les divisions sur d’autres questions – y compris les marchés carbone – ont été reportées à la prochaine conférence sur le climat.
Après deux jours et deux nuits de négociations supplémentaires, les délégués se sont finalement entendus sur un accord qui verra de nouveaux plans améliorés de réduction des émissions de CO2 présenté par chaque pays d’ici la conférence de Glasgow l’année prochaine. Toutes les parties devront combler l’écart entre ce que la science dit nécessaire pour éviter des changements climatiques irréversibles et l’état actuel du réchauffement climatique qui ferait passer le monde au-delà de ce seuil dans les années 2030.
Soutenue par l’Union Européenne et les petits États insulaires, la pression en faveur d’un projet de réduction plus ambitieux a été combattu par certains pays, dont les États-Unis, le Brésil, l’Inde et la Chine. Toutefois, un compromis a été trouvé, les pays riches devant montrer qu’ils ont tenu leurs promesses en matière de changement climatique avant 2020.
« Le résultat de cette COP 25 est vraiment mitigé et bien loin de ce que la science nous dit qu’il faut » pour refroidir la planète soutient Laurence Tubiana, de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’accord de Paris. Elle précise que « les principaux acteurs qui devaient tenir leurs promesses à Madrid n’ont pas été à la hauteur des attentes, mais grâce à une alliance progressive de petits États insulaires, de pays européens, africains et latino-américains, nous avons obtenu le meilleur résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs ». Le président français a réaffirmé la position de l’Europe à travers un tweet.
Les décisions sur d’autres questions, y compris la question épineuse du marché carbone, ont été reportées à Glasgow. Cet aspect de l’accord a été bien accueilli par les militants écologistes et les ONG mobilisés encore une fois dans la capitale espagnole. « Heureusement, les faibles règles d’un mécanisme de marché, promu par le Brésil et l’Australie, qui auraient sapé les efforts de réduction des émissions, ont été abandonnées et la lutte à ce sujet peut se poursuivre l’année prochaine à COP 26 à Glasgow » a déclaré Mohamed Adow, avec le groupe Power Shift Africa.
Bon nombre des personnes présentes étaient insatisfaites de l’ensemble des négociations de la COP 25 et du compromis final, estimant qu’il ne reflète pas l’urgence de la communauté scientifique sur le climat. Cependant, quelques observateurs indiquent que les négociateurs seront satisfaits d’avoir maintenu le processus de négociation pour un monde décarbonisé après ces pourparlers difficiles et complexes à Madrid.
Ebony T. Chrisitan envoyé spécial à Madrid
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