Le ministre ivoirien de l’environnement et du développement durable a débarqué à Marrakech. Mais il était inconcevable qu’il ne se livre pas à un exercice propre aux ministres de la République : dire ce qu’il n’a jamais fait !
Les différentes COP ont attiré du monde et chaque fois une forte délégation ivoirienne est présente à ces rendez-vous sur le climat. Mais ce que le commun des ivoiriens ne sait pas, c’est que de nombreuses ONG, journalistes et innovateurs viennent à la COP avec le soutien d’organisations, d’ONG ou d’entreprises internationales. En d’autres termes, le Gouvernement ivoirien ne sait même pas dans quelles conditions ces ivoiriens vivent lors des différentes COP. Où logent-ils ? Comment se déplacent-ils vers les sites de l’évènement ? Comment ils arrivent à manger ? Rien de tout cela n’intéresse les officiels ivoiriens. D’aucuns diront « si chacun va à sa COP, chacun doit subvenir à ses besoins ». Eh bien, c’est ce que chacun fait ! Mais le problème c’est que le Gouvernement ivoirien et particulièrement le ministre ivoirien de l’environnement et du développement durable (Allah Rémi Kouadio ndlr) vient à Marrakech pour une opération de récupération politique digne d’un roman à suspense.
Alors qu’il a clairement indiqué aux ONG « qu’il n’y avait pas d’argent pour leur prise en charge », le ministre a soutenu devant une foule curieuse et surprise que « le Gouvernement ivoirien a pris en charge toutes les personnes qui sont arrivées de la Côte d’Ivoire » sur la liste des 120 accréditations. En le disant, le ministre avance que l’Etat de Côte d’Ivoire a payé les billets d’avion, l’hébergement, les frais de transport et les perdiem quotidiens des participants. Ce qui est complètement FAUX ! Si de l’argent a été décaissé c’est sans doute les collaborateurs du ministre et les acteurs du REDD+ qui doivent s’en mettre plein les poches puisse qu’aucun président d’ONG n’a confirmé avoir reçu un seul centime du Ministère de l’environnement et du développement durable. Difficile de ne pas être choqué quand certains « amis » du ministre touchent une prime de 600.000/jour.
« Je suis là pour les jeunes innovateurs »
Conscient que les acteurs des ONG ne sont pas du tout satisfait de lui, le ministre de l’environnement et du développement durable va tenter une OPA sur les jeunes ivoiriens président à Marrakech. Son verbe flatteur n’a pas échappé à l’assistance : « je suis là pour les jeunes innovateurs ». Quelle attention soudaine ! Loin de s’arrêter en si bon chemin (et sans aucune gêne), le ministre va demander à un jeune innovateur ivoirien présent à Marrakech de lui dédier sa victoire après sa nomination lors de deux concours . En effet, le ministre, loin de se demander dans quelle condition le jeune est arrivé à ce niveau de la compétition et surtout comment il est arrivé à Marrakech, va ouvertement se lancer dans de la récupération politique. Le directeur de cabinet du Ministre Allah Kouadio Rémi va séance tenante tendre une accréditation et même lui promettre « une équipe pour le soutenir ». Sans doute que ce soutien de dernière minute et tout le folklore qui sera justifié par la suite vont encore être facturé au contribuable ivoirien.
C’est donc le lieu de se poser des questions sur les moyens financiers qui ont été dégagé pour la COP22. Si les 120 accréditations officielles pour la COP22 au nom de l’Etat de Côte d’Ivoire s’accompagnent effectivement d’une prise en charge, on se demande où est donc passé tout cet argent puisse que personne n’a reçu « 5 francs » du Gouvernement ? Qui sont ceux qui à la COP22 se partagent l’argent des ivoiriens ? Comment des primes qui doivent être versées – en théorie aux personnes accréditées – disparaissent chaque jour ? Comme sa première sortie a surpris plus d’un, certainement que le ministre Allah Kouadio Rémi se fera fort de surprendre de nouveau les ivoiriens présents à Marrakech avec des réponses…convaincantes.
Raïssa Banhoro envoyée spéciale
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