Covid-19 : les vaccins font face aux idées fausses
La Côte d’Ivoire devrait recevoir son premier lot de vaccin anti Covid-19 en ce début d’année. Le gouvernement finalise actuellement son plan de déploiement national et la formation des agents de santé qui auront la charge de vacciner une cible initiale de 5 millions de personnes.
Le pays se prépare à recevoir le vaccin acheté dans le cadre d’une initiative mondiale novatrice menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et connue sous le nom de Covax, qui prévoit d’acheter et de distribuer un milliard de doses aux pays africains une fois que les vaccins auront été homologués et approuvés. Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à recevoir les doses de vaccins, la désinformation sur les plateformes de médias sociaux et le bouche à oreille sur le danger que représentent les vaccins prend de l’ampleur. Les mythes et les idées fausses alimentent la méfiance, créant l’incertitude parmi la population. « La Covid-19 c’est juste le paludisme », « je ne me fais pas vacciner pour une maladie imaginaire », « c’est un vaccin pour nous contrôler »…autant de réaction glaner sur les réseaux sociaux et qui se propagent à travers le pays.
Citant certaines théories conspirationnistes, certaines personnes font circuler des informations sur les effets secondaires à long terme des vaccins Covid-19 et sur le fait que ceux qui les prennent finiront par mourir. Les impacts des vaccins sur la fertilité, l’espérance de vie, la taille de la population africaine et même sur les organes vitaux du corps humain ont de nouveau refait surface. Bien entendu, ces « médecins de la fausse information » n’avancent aucune preuve scientifique pour étayer leurs affirmations ! Que disent réellement les scientifiques du monde entier sur l’efficacité des vaccins contre la Covid-19 ?
S’exprimant lors d’une session virtuelle face aux professionnels des médias dans le cadre de la conférence mondiale HIV Research for Prevention (HIVR4P), Professeur Sara Schlesinger est revenue sur les bouleversements observés dans le monde à cause de la Covid-19. Autour du thème « Vaccins et traitements contre la Covid », la professeure de recherche clinique et médecin traitant principal à l’université Rockefeller de New York (États-Unis), a expliqué que la Covid-19 étant un tout nouveau virus, les personnes les plus expérimentées au monde ne connaissent sa séquence que depuis un an. « Pendant ce temps, toutes nos vies ont été changées », a-t-elle déclaré avant de préciser que « la pandémie a balayé le monde comme jamais auparavant » si bien que les plans de riposte n’ont pas été à la hauteur. Mais l’espoir après une année de la vague meurtrière de la Covid-19 c’est qu’il y a aujourd’hui plusieurs vaccins dont un vaccin efficace à 95 %. « C’est un véritable miracle » a-t-elle déclaré.
« Tout le monde est réticent à parler de ce miracle avec autant d’enthousiasme, de peur que les gens ne baissent leur garde ».
Professeur Schlesinger a déclaré que l’optimisme ne doit pas écarter le respect des mesures existantes et qui sauvent encore et chaque jour des vies. Il s’agit notamment du port du masque facial, de la distanciation sociale, du respect du confinement et du lavage des mains. Ces mesures ont tendance à devenir une corvée mais elles fonctionnent toutes et ne sont pas scientifiquement nouvelles.
Concernant les fausses informations qui circulent sur les vaccins, elle a précisé qu’il était du devoir de chacun de savoir s’informer à la bonne source en faisant confiance aux personnes ayant les compétences et l’autorité pour parler de la maladie et de la prévention. Dans la spirale des informations qui se propagent chaque jour à grande échelle grâce à internet, il est préférable d’identifier des sources crédibles comme le site de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’initiative Covax, des ministères de la santé, du CDC Atlanta ou du CDC Afrique pour suivre l’évolution de la maladie et celle des vaccins.
A la question d’Eburnie Today de savoir si la rapidité avec laquelle les vaccins contre la Covid-19 ont été développés n’était pas un facteur aggravant la désinformation ? Professeur Sara Schlesinger a été très formelle.
« Personne ne prendrait un vaccin qui a été développé dans ces circonstances si nous n’étions pas dans une pandémie ».
L’urgence de la situation nous impose de faire confiance à la recherche et les premiers tests sont plutôt prometteurs. Cependant, se poser des questions sur l’efficacité de ces vaccins est naturel. Ce qu’il faut éviter de l’avis des spécialistes c’est de propager ces craintes personnelles et d’autres théories infondées sur les vaccins.
Suy Kahofi avec le soutien de l’OIF, Mécanisme de lutte contre l’infox