La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, assure qu’elle poursuit les enquêtes en Côte d’Ivoire contre les deux protagonistes du conflit post-électoral ivoirien. Des procédures qui pourraient cette fois-ci viser le camp du président Alassane Ouattara, après les procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.
Alors que l’ancien président Laurent Gbagbo et son ex-ministre Charles Blé Goudé ont été acquittés par les juges de la Cour pénale internationale (CPI), la procureure de l’institution judiciaire basée à La Haye (Pays-Bas), ne lâche pas du lest. Fatou Bensouda veut aller jusqu’au bout dans les crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale du 2010-2011 en Côte d’Ivoire. Dans un entretien accordé à France 24 et diffusé mardi 17 décembre 2019, la procureure gambienne a affirmé que son bureau s’attèle à faire la lumière sur tous les crimes commis.
« Les enquêtes se poursuivent. Encore une fois, je souhaite dire les choses clairement. D’emblée, j’ai toujours dit que les deux parties au conflit feraient l’objet d’une enquête et je tiens à respecter cet engagement. Cette enquête est en cours. Le moment n’est pas venu maintenant de révéler publiquement les résultats de ces enquêtes. Mais le moment venu je le ferai. Une chose est certaine et je puis vous en assurer : les enquêtes sont en cours et elles progressent », a assuré Fatou Bensouda.
Et cette fois-ci, elle entend viser les personnes dans le camp du président ivoirien Alassane Ouattara susceptibles d’avoir perpétré des atrocités, puisqu’elle n’a cessé de répéter qu’après ce qu’elle a appelé « Côte d’Ivoire I » qui a concerné le camp Gbagbo, elle lancera « Côte d’Ivoire II », sous-entendu l’autre partie au conflit ivoirien. Les procédures concernant le camp Gbagbo ayant abouti au procès conjoint du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) et de l’ex-leader des jeunes patriotes, exceptée Simone Gbagbo que les autorités ivoiriennes ont refusé jusque-là de transférer à La Haye (en dépit du mandat d’arrêt de la Cour), estimant que la justice ivoirienne est apte à juger tous les crimes commis pendant la crise post-électorale.
D’ailleurs, le président Alassane Ouattara n’a cassé de le répéter : plus aucun ivoirien n’ira à la CPI, malgré les insistances de l’institution judiciaire onusienne qui rappelle invariablement à la Côte d’Ivoire son obligatoire de coopérer en tant qu’Etat-partie au Statut de Rome. Une question fondamentale se pose donc : quelle suite sera donnée aux procédures si Fatou Bensouda lance des mandats d’arrêt contre des personnes soupçonnées de crimes dans le camp Ouattara ?
Anderson Diédri
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