Professeur Hélène Yapo Etté lors de sa comparution à la Cour pénale internationale
Des zones d’ombre subsistent après le passage du Pr Hélène Yapo Etté devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Dans un communiqué publié le lundi 22 janvier 2018, l’OIDH analyse le témoignage de cette médecin-légiste.
Elle a réalisé l’autopsie de centaines de corps de victimes après la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011. Mais selon l’Observation de procès Observatoire ivoirien des droits de l’homme (OIDH), la comparution du Pr Hélène Yapo Etté les 17 et 19 janvier 2018 n’a pas permis d’éclairer totalement sur les critères d’identification des corps et la crédibilité des rapports médicaux produits. L’ONG présidée par Eric Aimé Semien estime que le témoignage de cette professeure en médecine légale au procès conjoint de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé « laisse transparaître des contradictions sur les armes à l’origine de la mort des corps étudiés ».
La raison ? La cheffe de l’institut de médecine légale d’Abidjan a souligné que les autopsies réalisées n’ont pas permis de déterminer l’origine de plusieurs morts. Même si elle a affirmé que sur les corps examinés, 373 ont été victimes d’armes à feu. Interrogée par la défense, le dernier témoin de l’Accusation a aussi déclaré, note l’OIDH, qu’elle n’avait « aucune expertise en armement » et que sa mission se limitait aux « constations de blessures sur les corps et non d’étudier le type d’arme utilisée ». Alors qu’elle avait préalablement indiqué qu’elle « avait une formation en balistique ».
En outre, l’ONG qui observe ce procès relève que le Pr Hélène Etté émet l’hypothèse que les informations fournies par les familles pour identifier les corps autopsiés et délivrer des certificats de décès « auraient entraîné des erreurs sur l’identité de certaines victimes ».
Pour l’OIDH, l’établissement du lien entre la mort des personnes autopsiées et le type d’arme à l’origine de celle-ci aurait mieux contribué à la manifestation de la vérité dans ce procès. Si des erreurs sur l’identité des victimes ont pu être consignées dans les rapports des experts, cela remet en cause « la crédibilité des pièces à conviction utilisées par le procureur » Fatou Bensouda et pourrait « ne pas éclairer suffisamment l’intime conviction des juges ». L’OIDH appelle à la vigilance de la cour et invite celle-ci à prendre en compte dans sa décision finale tous les éléments indispensables à la recherche de la vérité.
Anderson Diédri
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