Au cœur d’une fronde, Augustin Sidy Diallo, le président de la Fédération Ivoirienne de Football est sorti de sa réserve ce 10 avril au cours d’une rencontre avec les clubs.
Le président de la Fédération Ivoirienne de Football a décidé de se prononcer sur la crise qui secoue le football ivoirien depuis la non-qualification des éléphants pour le mondial en Russie. C’est la toute première fois que Sidy Diallo prend la parole depuis son retour de Zurich (Suisse) le 20 mars où un arbitrage a été tenté par la FIFA. Une rencontre qui s’est achevée en queue de poisson, les deux camps étant restés sur leur position.
« La FIFA regrette que la famille du football ivoirien ressorte de cette rencontre aussi divisée qu’elle y était entrée, mais n’a pour l’heure pris aucune décision. Elle va continuer de suivre de très près la situation en Côte d’Ivoire et s’assurer que le football ivoirien ne soit pas pris en otage » avait écrit Fatma Samoura, Secrétaire générale de la FIFA dans un courrier adressé aux deux parties.
Face aux clubs et à la presse, Sidy Diallo a indiqué que « tout ce qui s’est passé jusque-là est basé sur le mensonge ». Le président de la FIF en veut pour preuve, la dislocation du mouvement des ‘frondeurs’.
« Aujourd’hui nous avons 47 clubs. Nous pouvons faire avec 47 clubs ce que nous voulons. Nous avons les bras ouverts : dites-leur de revenir » a-t-il lancé à l’endroit des dissidents.
Concernant les accusations de mauvaise gestion et de détournement de fond – portant sur la somme de 3 milliards f CFA – brandit par le « G42 », le président de la FIF a indiqué qu’il s’agit d’accusations infondées. Et en ce qui concerne la gestion financière de la fédération, l’Inspection d’Etat a demandé à la Fédération Ivoirienne de Football d’avoir un régisseur pour gérer directement les fonds reçus de l’Etat.
Sidy Diallo n’a pas manqué de souligner qu’il ne garde aucune rancune envers les ‘frondeurs’. Cependant il tient souligner que « tout dirigeant de club qui va désormais injurier la FIF sera sanctionné ». Une menace brandit par le président de la FIF qui risque de ne pas plaire aux clubs restés au sein du « G42 ».
Aux origines de la crise
Pour rappel, un groupe de 38 clubs et quatre groupements appelé « G42 » réclament le départ de Sidy Diallo de la tête de la FIF. Cette coalition lui reproche entre autres la mauvaise gestion de la Fédération Ivoirienne de Football ayant conduit à une perte du rayonnement du foot ivoirien à l’international.
Elu à la tête de la Fédération ivoirienne de football (FIF) en septembre 2011, Sidy Diallo est passé du président adulé au mal-aimé. Lors de son premier mandat, l’équipe nationale de football remporte sa deuxième CAN en 2015, participe à une finale en 2012 et une participation à la Coupe du monde 2014. Après…la ‘poisse’ se signale… Les éléphants ne passent pas le premier tour de la CAN 2017.
L’équipe nationale n’arrive pas à se qualifier pour la Coupe du monde en Russie avec un humiliant 2-0 face à au Maroc lors de la dernière journée des qualifications. Marc Wilmots l’entraineur est débarqué mais très vite Sidy Diallo se retrouve au cœur de la tourmente.
« Nous avons fait le constat de la régression de notre football, et nous reprochons à Sidy Diallo son manque de vision. Nous dénonçons sa gestion opaque. Nous demandons sa démission, il n’a pas le coffre pour diriger la Fédération, l’habit est trop grand pour lui » a déclaré en décembre 2017 Salif Bictogo, président du Stella Club d’Adjamé et l’un des chefs de file des frondeurs.
Le G42 demande son départ et appelle à une assemblée générale extraordinaire (AGE).
Bien que n’ayant aucun lien avec les frondeurs, l’ancien capitaine des éléphants, Didier Drogba, soutient l’idée de la tenue de cette AGE. « La fédération doit tirer un bilan de cet échec. Il faut revoir toute la stratégie du football ivoirien. Il faut des états généraux. Tous les acteurs doivent être impliqués », a-t-il indiqué sur les antennes de Radio France Internationale (14-12-2017).
Pour Bonaventure Kalou, un autre ancien de l’équipe nationale « le problème, c’est que Sidy Diallo gère la fédération de manière très autoritaire ». « J’avais mené campagne pour lui, mais j’ai vite été déçu par son comportement. Quand il a été élu, il a commencé par mener une véritable chasse aux sorcières. Diallo a ouvert des fronts partout, alors que le rôle d’un président est de rassembler, de fédérer autour de lui » se désole Kalou. Pour lui la démission de Sidy peut être exigée.
L’actuel locataire de la maison de verre de Treichville (siège de la FIFI) exclu l’option de démissionner bien que soutenu lors de cette crise par un nombre bien plus important de clubs amateurs. Dans une manœuvre de consolider son pouvoir, Sidy Diallo a même tenté – en vain – de limoger des membres du comité exécutif, notamment Malick Tohé, troisième vice-président en charge de la promotion et du marketing, ou encore le magistrat Adama Dicoh, chargé de la discipline.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes appellent constamment à son départ estimant qu’il confond la gestion de la Fédération Ivoirienne de Football à celle de ses affaires personnelles.
SUY Kahofi
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